Une délégation luxembourgeoise a rencontré l’Autorité de sûreté nucléaire. Le député Henri Kox était jeudi en France, à Montrouge, au siège de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) française, pour une visite de la commission de l’Environnement.
Sur la table, bien sûr, le sujet d’un voisin indésirable pour le Luxembourg : la centrale nucléaire de Cattenom. « C’est notre troisième visite auprès de l’ASN. On veut rappeler que Cattenom est un danger pour le Luxembourg », explique ainsi le député déi gréng.
Et au-delà du test de résistance (le réexamen de sûreté des centrales nucléaires, à la suite de l’accident nucléaire de Fukushima), « il y a toujours le souci de la prolongation de Cattenom », ajoute-t-il.
En effet, en 2016, la centrale nucléaire mosellane aura 30 ans. La moitié du parcours, espère l’exploitant EDF. Mais les incidents à répétition ces dernières années et le débat sur la transition énergétique alimentent la polémique sur cette prolongation. « La question est de savoir sur quels critères ils feront cette prolongation. Or on vient d’apprendre que ce sera sur la base d’une consultation publique », se réjouit le député.
Globalement, il se dit satisfait de cet entretien : « Le nouveau directeur nous a tenu un discours très ouvert, et rassurant. Du moins, sur l’aspect de la sûreté. Car sur celui de la sécurité, on est restés sur notre faim. » Car si la sûreté concerne surtout le volet technique (le bon fonctionnement de la centrale), la sécurité, elle, vise à protéger la centrale de menaces extérieures, et ceci dans un contexte de menaces terroristes « pas très rassurant ».
« Un grave problème si un avion s’écrasait sur Cattenom »
« Ils nous ont confirmé qu’il y aurait un grave problème de sûreté si un avion s’écrasait sur Cattenom. Mais la sécurité n’est pas de leur compétence, et ils disent qu’il y a un manque de transparence dans ce domaine, l’ASN ne connaît pas les résultats des études sur ces risques .»
La commission a également mentionné le cas de la décharge de Bure, destinée à stocker des déchets nucléaires à quelque 140 km du Luxembourg. Cette semaine, Henri Kox a présenté une motion à la Chambre, qui appelle le gouvernement luxembourgeois à faire pression sur les autorités françaises pour qu’elles respectent leurs obligations environnementales. L’Assemblée nationale française a en effet approuvé une phase pilote du projet de Bure grâce à un «passage en force» législatif dénoncé en France, mais aussi au Luxembourg.
Romain Van Dyck
« Un grave problème si un avion s’écrasait sur Cattenom »
« Ils nous ont confirmé qu’il y aurait un grave problème de sûreté si un avion s’écrasait sur Cattenom. Mais la sécurité n’est pas de leur compétence, et ils disent qu’il y a un manque de transparence dans ce domaine, l’ASN ne connaît pas les résultats des études sur ces risques .»
Après les attentats de vendredi 13/11, la question est-elle toujours une partie de ping pong?