Cattenom : soupçon de fissures de corrosion sur un réacteur, le Luxembourg exige des explications

Une lettre demandant urgemment des explications sur d’éventuelles fissures apparues sur l’un des réacteurs de la centrale de Cattenom a été envoyée ce jeudi par les ministres Carole Dieschbourg et Claude Turmes à Olivier Gupta, le directeur général de l’Autorité de sûreté nucléaire.

Après la parution d’un article sur le site de montelnews.com, mercredi, confirmant la présence de fissures sur le réacteur 3 de Cattenom, le gouvernement n’a pas tardé à réagir. La ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, Carole Dieschbourg, et le ministre de l’Énergie, Claude Turmes, ont écrit, ce jeudi, au directeur général de l’Autorité de sûreté nucléaire, Olivier Gupta, exigeant « au plus vite tous les détails et les résultats des analyses effectuées par EDF ».

Les deux ministres veulent en effet savoir si l’apparition de ces fissures est liée à un défaut de matériel ou à un défaut de conception et quelles sont les répercussions sur les autres réacteurs du site de la centrale. Étant donné les conséquences pour la population locale, expliquent les deux ministres, il est urgent de réunir la Commission locale d’information (CLI) de Cattenom, afin que chacun soit informé de la situation et des mesures que l’exploitant compte prendre.

L’article, intitulé «Des fissures de corrosion sur un 8e réacteur d’EDF», rapporte que des fissures ont été détectées au niveau des soudures du circuit d’injection de sécurité sur le réacteur n° 3 de Cattenom qui est en arrêt forcé depuis le 26 mars. À cette date, Cattenom avait en effet publié une information précisant que le réacteur n° 3 serait stoppé. EDF voulait « vérifier si le circuit primaire était aussi concerné par des fissures dues à la corrosion sous contrainte détectées dans d’autres réacteurs du palier 1 450 MWe et 1 300 MWe », a expliqué de son côté Greenpeace. Une source a affirmé à montelnews.com que deux coudes de la tuyauterie étaient affectés et que leur remplacement était «en cours de validation».

Fin mars, le gouvernement luxembourgeois avait déjà demandé des explications et clarifications à l’autorité de sûreté nucléaire (ASN) au sujet des problèmes à Cattenom.