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Cattenom inquiète encore au Grand-Duché


Dans la note, il est spécifié que le réacteur 1 de la centrale, située à quelques kilomètres à peine de la frontière franco-luxembourgeoise, est bien doté de pièces présentant des irrégularités. (illustration archives Editpress)

La centrale nucléaire est dotée de composants présentant des irrégularités. Greenpeace réclame l’arrêt du réacteur concerné.

On sait depuis début mai que le groupe nucléaire français Areva a découvert des «anomalies» sur 400 pièces fabriquées dans son usine du Creusot, située en Saône-et-Loire. Au départ, il a été annoncé qu’une cinquantaine de ces composants seraient en service sur le parc électronucléaire français.

Dans leur récente réponse commune à une question parlementaire des députés déi gréng Josée Lorsché et Henri Kox, le Premier ministre, la ministre de la Santé et la ministre de l’Environnement avaient confirmé que le gouvernement luxembourgeois avait été informé de ces irrégularités par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Aucune information sur la présence d’un de ces composants à la centrale nucléaire de Cattenom n’était cependant encore disponible à ce moment.

 

Depuis jeudi, la confirmation est tombée par le biais de Greenpeace, qui a publié une nouvelle note d’information délivrée par Areva à l’ASN. Dans ce document, il est indiqué que le réacteur 1 de la centrale, située à quelques kilomètres à peine de la frontière franco-luxembourgeoise, est bien doté de pièces présentant des irrégularités. La note indique que les irrégularités concernent «des générateurs de vapeur, des cuves ou des tuyauteries du circuit primaire principal» du réacteur.

edf

Les autorités rassurent, Greenpeace fulmine

L’irrégularité concernant Cattenom n’est pas spécifiée. La note indique cependant que les 80 irrégularités constatées dans 12 centrales nucléaires, dont également celle de Fessenheim, sont «de natures très diverses». Elles consisteraient en «des incohérences, des modifications ou des omissions dans les dossiers de fabrication relatives à des paramètres de fabrication ou des résultats d’essais». Même si l’exploitant des centrales, Electricité de France (EDF), «conclut que ces irrégularités n’ont pas de conséquence sur la sûreté des réacteurs concernés», Greenpeace ne compte pas en rester là.

«Dans cette affaire, EDF et Areva ne peuvent pas être juges et parties ! La qualité réelle des composants ne peut être garantie que par des contrôles indépendants sous la responsabilité de l’ASN sur les documents, voire sur les pièces elles-mêmes», a expliqué hier Roger Spautz, chargé de campagne nucléaire à Greenpeace Luxembourg. L’ONG demande l’arrêt immédiat des réacteurs concernés. «On ne peut pas pratiquer la politique de l’autruche dans une affaire d’une telle envergure», conclut Roger Spautz.

Le Quotidien