Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le Premier ministre rappelle au président français les «craintes» du Grand-Duché à l’égard du parc nucléaire de l’Hexagone.
La lutte du Luxembourg pour convaincre son voisin français de tourner le dos à l’énergie nucléaire se poursuit. Ces dernières semaines, une alliance avec le gouvernement fédéral allemand s’était concrétisée pour mettre la pression sur Paris. L’objectif prioritaire demeure la fermeture de la centrale de Cattenom, située à quelques kilomètres à peine de la frontière franco-luxembourgeoise. Mais la réflexion du gouvernement luxembourgeois va bien au-delà.
Comme l’indiquent les ministres de la Santé et de l’Environnement dans leur réponse à une question parlementaire du député Roger Negri (LSAP), le Premier ministre, Xavier Bettel, «vient de s’adresser au président de la République française» pour lui faire part des «craintes» du Grand-Duché à l’égard de la sécurité du parc nucléaire français.
Le 1 er mars dernier, le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a déclaré face à la commission du Développement durable de l’Assemblée nationale française qu’une extension de l’exploitation des réacteurs au-delà de 40 ans nécessiterait impérativement des améliorations significatives de la sûreté. Le renforcement de la protection des piscines du combustible usé a été cité en exemple.
«Les difficultés financières de l’opérateur EDF font cependant douter que l’ASN puisse s’imposer avec de telles revendications, d’autant plus que cette dernière ne dispose actuellement pas de ressources humaines et financières adéquates pour remplir convenablement ses missions futures», mettent en garde les ministres Lydia Mutsch et Carole Dieschbourg dans leur réponse à la question parlementaire.
«Si nous exigeons des améliorations significatives avant toute prolongation, notre revendication primaire reste évidemment la fermeture de la centrale de Cattenom», poursuivent les deux ministres. Après la lettre de Xavier Bettel à François Hollande, il est prévu que Lydia Mutsch et Carole Dieschbourg s’allient à la ministre fédérale allemande en charge de la sécurité nucléaire pour s’adresser également à la ministre française de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer.
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