Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le départ confirmé de Marcel Funk du comité de direction de la compagnie de fret. C’est le cinquième membre du comité de direction qui quitte la compagnie de fret depuis début 2014. Le cas de Marcel Funk a ceci de particulier qu’il était le dernier Luxembourgeois au sein de la direction.
Faut-il y voir un lien ? D’aucuns s’y risquent en tout cas. Une source bien informée indique que le vice-président du comité de direction depuis tout juste un an « n’était pas très apprécié des pilotes », ces derniers ayant contesté sa nomination. L’ancien chef-pilote peut se targuer d’avoir été vu plus de 2,5 millions de fois sur Youtube avec son décollage osé. Un coup de manche à gauche, un autre à droite pour battre des ailes en guise d’au revoir aux Américains avant de livrer l’avion à Luxembourg.
La manœuvre a été qualifiée de risquée par de nombreux pilotes qui ont commenté les images prises en septembre dernier et qui avaient fait le tour du monde. L’avion venait tout juste de lever le nez qu’il se penchait déjà dangereusement sur la gauche. « Ce « wings swing-bye » se pratique, mais au moins à 3 000 pieds et pas au ras des pâquerettes », lit-on dans les commentaires. Oui, il s’agit bien d’une tradition quand les pilotes viennent prendre possession d’un nouvel appareil qui quitte son site de production.
Si les raisons du départ de Marcel Funk, information du Wort, ne sont pas précisées, cet épisode fâcheux de Seattle refait surface aujourd’hui. Son nom était apparu deux semaines après les faits dans les colonnes du Land qui indiquait que la présence de Marcel Funk aux commandes ce jour-là faisait désordre dans la compagnie de fret. Le porte-parole de l’association luxembourgeoise des pilotes de ligne, Dirk Becker, avait exigé que toute la lumière soit faite sur cette affaire et espérait que Cargolux « prendrait conscience de sa responsabilité » disait-il dans une interview au Tageblatt.
> Quarante ans passés chez Cargolux
Quoi qu’il en soit, le CEO de Cargolux, Dirk Reich, a adressé une note au personnel dans laquelle il salue l’engagement de Marcel Funk dans la société pendant quarante ans et son rôle dans le développement de la société. Il lui souhaite le meilleur pour son avenir professionnel. Dans l’immédiat, le seul Luxembourgeois qui occupait un poste au comité exécutif redevient employé de la compagnie de fret le 30 avril prochain et quittera définitivement Cargolux le 31 décembre. Après quarante ans passés à Cargolux, l’intéressé ne doit pas être loin de faire valoir ses droits à la retraite.
Les deux hommes semblent se quitter d’un commun accord. Mais d’autres sources évoquent l’existence d’un désaccord entre Marcel Funk et la direction de Cargolux. Ce départ est le cinquième du comité de direction de la compagnie depuis début 2014, après Peter van de Pas, Robert Van de Weg, Henning zur Hausen et Robert Song. Le Luxembourgeois avait gravi tous les échelons avant d’être nommé chef des équipages et responsable de la planification des vols fin des années 2000.
«Le fait que ce soit le dernier Luxembourgeois du comité de direction n’a aucune importance, Cargolux a toujours connu des dirigeants de toutes les nationalités, sauf le très court épisode Frank Reimen», confie une source du ministère du Développement durable. Quant aux départs successifs, pas davantage d’inquiétudes : «Dans ce secteur, il y a un va-et-vient constant et les autres membres du comité sont partis pour de grosses offres de concurrents», rappelle cet interlocuteur sous couvert d’anonymat.
De notre journaliste Geneviève Montaigu
