Le député Mars Di Bartolomeo a interrogé la ministre de la Santé, Marine Deprez, sur les délais d’obtention des résultats du Laboratoire national de Santé (LNS). Des délais qui se sont allongés, surtout celles des analyses anatomopathologies en matière de traitement des cancers.
Être atteint d’un cancer implique de se soumettre à des analyses médicales régulières, bien souvent génératrices d’angoisses. Pendant l’attente des résultats, la vie est mise entre parenthèses. Et quand le délai entre les examens et leurs résultats tardent trop, c’est une épreuve de plus à surmonter.
Or depuis 2023, le temps moyen de réponse du LNS est plus long, reconnait la ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, Martine Deprez, interrogé à ce sujet par Mars Di Bartolomeo. « Le temps moyen de réponse (…) est passé de 8,7 jours en novembre 2022 à 13,8 jours en novembre 2023, avec deux pics à 17,8 et 18 jours en mars et juillet », écrit-elle.
Et de préciser : « cette détérioration est constatée pour les pathologies du sein (essentiellement pour les pièces opératoires où le délai de réponse moyen est de 15 jours, moins pour les biopsies de diagnostic initial qui sont traitées prioritairement et où le temps de réponse moyen reste sous les 5 jours) et pour certains autres organes ».
Les raisons de cet allongement des délais
Au fil des ans, le LNS a reçu de plus en plus d’échantillons à examiner. Actuellement, le personnel – qui a aussi vu ses effectifs augmenter –reçoit 310 échantillons de patients quotidiennement, qui donnent lieu à 1 250 lames de microscopie à examiner. Environ 10 % de ces cas sont considérés comme médicalement urgents et sont traités prioritairement, assure la ministre.
La ministre impute ces délais à «l’équipement technique» qui tombe régulièrement en panne et nécessite une mise à niveau. Elle estime aussi que «la digitalisation du département et l’organisation générale du travail doivent certainement être revues à la lumière du nombre croissant d’échantillons à traiter». Un audit externe est en cours, ajoute-t-elle.
Selon elle, la nouvelle convention collective qui octroie 4 jours de congé supplémentaire aux salariés, réduit significativement le temps de travail, et ce, alors que pour la première fois, les demandes d’analyses n’ont pas baissé pendant l’été 2023.
Les solutions proposées
Pour réduire le délai, le conseil d’administration du LNS a prévu d’autoriser les heures supplémentaires et le recours à de l’outsourcing. Dès ce mois de février, le laboratoire va être équipé d’un appareil robotisé pour la préparation des lames. Il devrait prendre en charge un tiers de la production journalière. Il est aussi prévu de revoir les processus de travail et accélérer la digitalisation et de l’automatisation du département.