Le secrétaire d’État au Développement durable et aux Infrastructures, Camille Gira, aura mené une vie de combat politique en faveur de l’écologie. Retour sur un parcours d’une intégrité exceptionnelle.
L’annonce de son décès mercredi, soir à l’âge de 59 ans seulement, quelques heures après s’être effondré en plein discours, a jeté la consternation dans tout le pays. La perte de cet écologiste convaincu et engagé est immense tant il incarnait une certaine idée de la politique, celle des actes, et forcément visionnaire.
Hier, il défendait son projet de loi sur la protection de la nature et des ressources naturelles, un de ses plus importants dossiers. Camille Gira ne cherchait jamais à se mettre au premier plan, il préférait travailler sur ses dossiers et profiter de son passage au gouvernement pour œuvrer activement, comme à son habitude, à faire avancer la cause écologique.
Échevin à 23 ans
Né le 2 juin 1958, contrôleur aérien de métier, le jeune Camille Gira s’est vite engagé en politique en devenant échevin de sa commune de Beckerich en 1982 à l’âge de 23 ans seulement. Il en sera le bourgmestre à partir de 1990 jusqu’à sa nomination au sein du gouvernement en décembre 2013.
Membre de déi gréng depuis 1993, il est élu pour la première fois à la Chambre des députés sur la liste des verts dans la circonscription Nord en 1994 et a toujours été réélu depuis. Camille Gira aura marqué de son empreinte le village de Beckerich qui voit encore aujourd’hui des bus entiers d’élus étrangers ou d’experts, écologistes ou non, venir s’imprégner de l’expérience que ce bourgmestre intrépide avait menée.
Son « laboratoire » de Beckerich
Il avait conduit la commune sur la voie du développement durable, lentement mais sûrement, si bien que Beckerich peut aujourd’hui espérer atteindre l’autarcie énergétique à l’horizon 2020-2025. Camille Gira ne connaîtra pas ce jour heureux pour lequel il a tant donné.
Le décès de Camille Gira est à peine croyable. Sa disparition n’est pas seulement une perte pour le parti déi gréng, pour Beckerich et pour le gouvernement mais pour tout le pays. Toujours disponible, Camille Gira était un interlocuteur passionnant et passionné qui s’embarquait volontiers dans un débat improvisé.
Hier, il avait bien préparé son intervention. Il avait longuement écouté les députés débattre du projet de loi sur la protection de la nature et comptait bien leur répondre sur tous les points soulevés. Il n’a pas pu aller jusqu’au bout. Pris d’un malaise, il s’est effondré à la tribune alors que le rapporteur du projet, Henri Kox, assis à proximité, se précipitait pour lui porter secours.
Camille Gira a été transporté à l’hôpital où il devait malheureusement décéder d’une insuffisance cardiaque.
Le Quotidien présente ses plus sincères condoléances à son épouse, ses deux fils et ses proches.
Geneviève Montaigu.
Au revoir Camille. Tu étais un des bons, qui s’est toujours battu pour la protection de la nature… Tu vas me manquer. Au revoir, mon ami. »