Le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a dévoilé mercredi matin les chiffres-clés du budget de l’État pour l’année 2016. Il est prévu de continuer à investir tout en poursuivant les efforts de consolidation des finances publiques.
C’est un ministre des Finances confiant qui s’est présenté mercredi matin devant les députés pour le dépôt du budget 2016. «Il s’agit d’un budget qui s’inscrit dans la continuité, la responsabilité et la solidarité. Les chiffres nous le démontrent. On est sur le bon chemin. Les mesures du paquet d’avenir portent leurs fruits. On se rapproche de l’objectif de consolider les finances publiques», a ainsi souligné Pierre Gramegna.
Au vu de l’évolution positive des finances publiques, le gouvernement est décidé de continuer à aller de l’avant. Il est ainsi prévu d’augmenter les dépenses de 4,8 %. Les investissements vont augmenter de 293 millions d’euros (+15 %) pour atteindre un niveau record de 2,249 milliards d’euros.
«Le budget permettra de répondre aux énormes défis qui attendent le pays», a annoncé le ministre des Finances. Les cinq priorités du budget 2016 sont le soutien de la croissance économique, les investissements dans l’intérêt du citoyen, le renforcement de l’État social, la lutte contre le changement climatique et la solidarité.
Dans sa globalité, le projet de budget prévoit des dépenses de 16,7 milliards d’euros. Les recettes sont chiffrées à 16,1 milliards d’euros. Le déficit est ramené à 632 millions d’euros, soit 182 millions d’euros de moins qu’en 2015. La dette publique se stabilise à 24 % du PIB, soit 14,5 milliards d’euros. Pour la première fois depuis deux ans, l’État va devoir recourir à un emprunt chiffré à 1,5 milliards d’euros.
Logement, enseignement, enfance et réfugiés
Si le triple A financier reste donc assuré, le triple A social constitue un autre objectif majeur pour le gouvernement. Près de la moitié des dépenses sera ainsi investie dans des prestations sociales, des transferts sociaux, des subsides et des mesures d’aide. Le logement est une autre priorité majeure avec une hausse du budget de 50 % pour atteindre 201 millions d’euros.
D’autres variations majeures sont à constater. L’État va ainsi recruter 750 nouveaux fonctionnaires, dont la moitié dans l’enseignement, ce qui va augmenter le budget des rémunérations de 87 millions d’euros. Les subventions de loyer sont chiffrées à 28,8 millions d’euros.
Le budget pour les chèques service va augmenter de 313 millions d’euros (+12,5%). En parallèle, 75 millions d’euros seront investis dans les structures d’accueil pour enfants.
La gestion de l’afflux de réfugiés aura aussi son impact sur le budget 2016 avec 45,5 millions d’euros alloués au Haut Commissariat à la protection nationale et l’Office luxembourgeois de l’accueil et de l’intégration (OLAI).
Comme prévu, le ministre des Finances n’a pas encore dévoilé de détails sur la réforme fiscale prévue pour 2017. L’objectif reste de décharger aussi bien les ménages que les entreprises. L’évolution des finances publiques déterminera cependant la marge de manœuvre du gouvernement. La devise serait de faire ce qui est nécessaire sans perdre des yeux ce qui est possible.
Dernier point important : Pierre Gramegna a annoncé une amnistie fiscale pour l’année 2016 devant permettre aux résidents luxembourgeois de régulariser leur situation dans le cas où ils n’auraient pas déclarés des revenus à l’administration fiscale au Grand-Duché. Avec l’échange automatique, les comptes clandestins à l’étranger sont désormais aussi visés.
David Marques