Le rapport Waringo a été rendu public ce vendredi matin et conclut à un besoin de réformer le fonctionnement de l’institution. La tâche de Jeannot Waringo n’a pas été facilitée et il évoque d’emblée « l’intervention soudaine d’un bureau d’avocats » mandaté par l’administration des Biens du Grand-Duc qui lui refusait l’accès à certains renseignements.
« Je dois dire très clairement que j’ai ressenti, à tort ou à raison, l’apparition de ce bureau comme un tournant dans ma façon de concevoir ma collaboration avec les responsables de la Cour grand-ducale », écrit l’auteur du rapport. Il ne pouvait plus dès lors se départir de l’impression que sa présence était ressentie « comme un élément perturbateur et non pas comme une aide en vue de la réforme de notre Monarchie ».
Jeannot Waringo a émis une série de propositions pour réformer la Cour et admet que la gestion des ressources humaines « soulève de nombreuses interrogations ».
Il décrit des collaborateurs « constamment exposés à des pressions », et témoigne que dès les premiers jours de sa présence au Palais, il a senti « une certaine anxiété auprès des collaborateurs, comme l’anxiété d’être réprimandé ou de perdre leur emploi », « une certaine peur du blâme, sans que les collaborateurs aient eu besoin d’exprimer ouvertement leurs sentiments ». Il relève que la jovialité et l’humour sont rares.
Maria Teresa DRH
« D’après les informations concordantes que j’ai pu recueillir, au cours de ma mission, auprès de très nombreux collaborateurs anciens et actuels de la Cour, les décisions les plus importantes dans le domaine de la gestion du personnel que ce soit au niveau du recrutement, de l’affectation aux différents services ou encore au niveau du licenciement sont prises par S.A.R. la Grande-Duchesse.» C’est elle la directrice des ressources humaines.
« Je voudrais dire très honnêtement et au risque d’être mal compris que dans la chaîne décisionnelle du Palais, et surtout dans le domaine de la gestion du personnel, le rôle de la Grande-Duchesse qui exerce une fonction purement représentative ne devrait pas être un sujet de discussion », écrit Jeannot Waringo et persiste à penser qu’il faut réformer le fonctionnement de la Monarchie sur ce point essentiel. « Il n’y a, à mon avis, pas d’autre solution. »
Il prône une distinction claire entre les dépenses publiques et privées de la famille grand-ducale. Là encore, il y a un mélange des genres étant donné que l’État finance trois sites internet et de l’avis de l’auditeur, le financement de l’État devrait se limiter au site Monarchie.lu. La gestion des trois autres sites dont celui personnel de la Grande-Duchesse et leur financement devraient dès lors être assurés en dehors de toute intervention du budget de l’État.
Le Quotidien
La Cour tiendra compte des préconisations
La Cour grand-ducale a réagi dans un bref communiqué à la publication du rapport dont elle dit avoir pris connaissance. « Dans un souci d’une plus grande transparence et de modernisation, la Cour contribuera de manière constructive à la mise en œuvre des améliorations proposées dans ce rapport », écrit le Maréchalat.
Le rapport complet est à lire ici :