Accueil | Politique-Société | Boycott de produits israéliens : « Cactus a décidé de son plein gré »

Boycott de produits israéliens : « Cactus a décidé de son plein gré »


Le Comité pour une paix juste au Proche-Orient indique avoir reçu, en août, par courrier de Cactus, l'information selon laquelle la chaîne arrêtait la vente des fruits et légumes en provenance d'Israël. (photo archives LQ)

Alors que Cactus ne commente pas son prétendu boycott de fruits et légumes en provenance des colonies israéliennes, le Comité pour une paix juste au Proche-Orient indique ne pas avoir fait pression sur la chaîne.

Selon le site d’information Ynetnews, comme nous l’indiquions lundi, Cactus aurait décidé de ne plus vendre certains produits israéliens jusqu’à ce que les fournisseurs soient en mesure de démontrer que les produits ne proviennent pas de Cisjordanie.

Depuis, l’information que la plus grande chaîne de supermarchés luxembourgeoise aurait arrêté la commercialisation de certains produits en provenance d’Israël, notamment les fruits et légumes, a fait le tour des médias.

Le groupe Cactus, contacté par nos soins, ne souhaite pas faire de commentaires concernant l’information de ce prétendu boycott. Le Comité pour une paix juste au Proche-Orient, quant à lui, explique au Quotidien avoir informé toutes les chaînes de supermarchés du Grand-Duché pour « dire que dans les fruits et légumes « made in Israel », il y a un souci . Souvent, ces derniers proviennent des colonies illégales , note Nathalie Oberweis, membre du Comité. Les colonies ne sont pas seulement résidentielles, mais ce sont des colonies industrielles et agricoles. Donc il y a de grandes serres où l’on plante des dattes, des agrumes, des poivrons.. .»

« On a envoyé des lettres »

Toujours d’après le Comité pour une paix juste au Proche-Orient, Cactus a fait son choix après un échange de courriers. Il n’y aurait pas eu de manifestation. « On n’a vraiment pas fait pression. Ils ont pris leur décision. Cactus a décidé de son plein gré», souligne Nathalie Oberweis. Par la même occasion, elle affirme que l’ASBL ne s’est rassemblée qu’à une seule reprise devant un supermarché Cactus et que cela date d’il y a plus de deux ans et demi.

« On a envoyé des lettres. On leur a donné le cadre légal, c’est-à-dire que les colonies sont illégales. Il y a un an, il y a eu une note du ministère des Affaires étrangères luxembourgeois visant à sensibiliser les entreprises et les citoyens de l’UE par rapport à la participation à des activités économiques et financières dans les colonies israéliennes. Nous, ce qu’on a fait, on a tout simplement relayé l’information », précise par ailleurs la membre du Comité.

C’est finalement en août que le Comité pour une paix juste au Proche-Orient aurait reçu par courrier de Cactus l’information selon laquelle la chaîne arrêtait la vente les fruits et légumes en provenance d’Israël. Pour le Comité, en refusant de vendre ces produits, Cactus évite de soutenir la colonisation israélienne des territoires palestiniens occupés.

« En revanche, les ventes de produits Sodastream se poursuivent même si la principale unité de production se situe en Cisjordanie , ajoute Nathalie Oberweis. L’unité de production de cet article est basée dans une colonie illégale. Dans les différentes grandes surfaces, un espace particulier est aménagé pour ce produit. »

Actions BDS au Grand-Duché depuis 2009

Le Comité pour une paix juste au Proche-Orient a annoncé, hier, qu’il s’exprimerait plus en détail demain à l’occasion d’une conférence de presse. Conférence lors de laquelle l’association compte également revenir sur les origines du BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions). Pour rappel, le mouvement BDS appelle aussi à un boycott des produits israéliens dans de nombreux autres pays. «Les premières actions de sensibilisation liées au BDS ont commencé au Luxembourg en 2009 et sont devenues plus régulières depuis 2011», rappelle le Comité dans son communiqué.

Fabienne Armborst