Malgré les crises à répétition à l’échelle de l’UE, le Parlement européen a bouclé bon nombre de dossiers profitant aux citoyens. Le Luxembourg y a largement contribué.
En amont de la dernière session plénière du Parlement européen, qui se tient à partir de mardi à Strasbourg, les six eurodéputés luxembourgeois ont présenté lundi leurs bilans respectifs de la législature. Ils ont mis en avant le travail concret pour rendre plus homogène une Union pas très unie ces dernières années. L’exercice doit avant tout profiter aux citoyens européens.
Le Premier ministre, Xavier Bettel, avait à la sortie du dernier sommet extraordinaire fait part de son vœu de voir l’Union européenne travailler à nouveau sur d’autres sujets que le Brexit. Ce même vœu existe à l’échelle des six eurodéputés luxembourgeois, comme l’a souligné lundi Mady Delvaux-Stehres.
«Je suis contente que l’on puisse tirer le bilan. Cela m’a énervé que ces derniers temps on n’ait parlé que du Brexit. Il est pourtant important d’adopter des directives et règlements afin de rendre plus homogène l’Union européenne», souligne la députée socialiste. Elle ajoute qu’«il ne suffit pas que les souverainistes plaident pour une autre Europe. Il importe de faire avancer des dossiers très concrets dans l’intérêt des citoyens».
Même si le Luxembourg ne pèse pas bien lourd d’un point de vue numérique dans l’hémicycle de Strasbourg, les six eurodéputés grand-ducaux ont travaillé depuis 2014 sur bon nombre de dossiers de première importance. La défense de l’État de droit et des valeurs communes, la protection de l’environnement, la lutte contre le changement climatique, la digitalisation et l’intelligence artificielle, les transports, la protection des consommateurs, la politique de développement ou encore la protection des lanceurs d’alerte font partie de la longue liste dévoilée lundi à la Maison de l’Europe de Luxembourg.
Coopération entre les élus luxembourgeois
Sur les six eurodéputés sortants, seuls trois vont se représenter aux élections du 26 mai. Le plus expérimenté est Charles Goerens (DP). Il sera notamment confronté à Christophe Hansen (CSV), venu remplacer Viviane Reding en septembre dernier, et Tilly Metz (déi gréng) qui, elle, a succédé à Claude Turmes.
Frank Engel, élu en janvier président du CSV, et Georges Bach, député sortant du Parti chrétien-social, ne visent plus de mandat européen. Il en est de même pour Mady Delvaux-Stehres.
Malgré leurs couleurs politiques différentes, les représentants luxembourgeois au Parlement européen ont souvent fait équipe. «On a eu beaucoup d’échanges. Il est important pour le Luxembourg, qui ne compte que six eurodéputés, de coopérer pour accomplir ce travail intensif», résume Christophe Hansen.
Une fois le Brexit évacué, le prochain Parlement européen aura une nouvelle fois de multiples défis à relever. Pour Charles Goerens, une priorité doit être de «combattre les solides entraves aux valeurs fondamentales». Les sanctions contre des États membres ne respectant pas les règles de base sont bien prévues dans le traité européen, mais elles doivent être prises à l’unanimité.
«On n’aura donc pas d’autre choix que de changer le traité. D’ici là, cela ne sert à rien de songer à un élargissement. Passer à 29, 30 ou même 35 États membres n’a aucun sens, si on ne parvient pas à 27 à mettre de l’ordre dans notre boutique», conclut le doyen des eurodéputés luxembourgeois.
David Marques
Un millier de dossiers traités
Les 751 députés que compte le Parlement européen sortant n’ont pas chômé depuis 2014. Comme l’a précisé lundi Christoph Schroeder, chef du bureau luxembourgeois du Parlement européen, les eurodéputés ont été appelés à traiter un millier de dossiers. La législature qui est sur le point de se terminer a notamment été marquée par plusieurs commissions d’enquête, dont celle sur la fiscalité où le Luxembourg s’est retrouvée sous le feu des critiques.