Belval : l’université du Luxembourg, « une Silicon Valley européenne »

L’université du Luxembourg étend ses quartiers sur les anciennes friches de Belval. Les chercheurs et les étudiants en mathématiques et en informatique ont enfin leur «maison» sur le campus.

Qui aurait cru, il y a 20 ans, que de la friche de Belval, dévolue à la rouille et à la poussière, naîtrait une cité moderne à vocation universitaire ? La Rockhal fut le premier bâtiment à sortir de terre en 2005. La friche tout entière servait de parking et une route unique et poussiéreuse longeait les vestiges du passé sidérurgique et industriel.

Dix ans plus tard, les trois premières «maisons» du campus de Belval côtoyaient les commerces, les sièges d’entreprise et les logements. La Maison de la biomédecine a été inaugurée en 2011, suivent ensuite la Maison des sciences humaines et la Maison du savoir. La première rentrée universitaire a lieu en 2015, date à laquelle l’université du Luxembourg déménage progressivement sur le nouveau site. Deux nouvelles maisons s’y sont ajoutées entre-temps et deux autres doivent encore sortir de terre, la Maison de l’innovation et la Maison du livre.

Du berceau ouvrier au pôle d’excellence

«L’université du Luxembourg n’a que 15 ans, mais elle a réussi à se hisser parmi les meilleures universités au monde dans des domaines que nous avons définis nous-mêmes, indique son recteur, Stéphane Pallage. Elle s’est muée en un hub d’innovation au potentiel de Silicon Valley européenne.» Mercredi, le recteur a remercié le gouvernement luxembourgeois d’avoir «transformé les besoins de l’université en espaces plus magiques que ce que (nous) imaginions dans (nos) rêves».

L’installation de l’université du Luxembourg à Belval aura quand même coûté 800 millions d’euros au gouvernement luxembourgeois ces douze dernières années, selon Marc Hansen, le ministre délégué à l’Enseignement supérieur et à la Recherche. Et ce n’est pas fini, puisque de nouveaux laboratoires et un centre sportif seraient en cours de planification. Le Learning Center, sorte d’hybride entre une bibliothèque classique et un forum d’informations digitales, devrait être opérationnel au deuxième semestre de cette année et des laboratoires en 2020.

Le berceau ouvrier se mue en pôle d’excellence où l’on vise les étoiles. Et pour y parvenir, le gouvernement a une stratégie dévoilée par Marc Hansen : «Nous voulons regrouper la recherche et l’innovation sur un site unique.»

Sophie Kieffer