En tant que ministre de la Culture, Xavier Bettel indique dans un communiqué qu’il « prend acte » de la décision du tribunal administratif du 16 décembre, annulant l’arrêté ministériel du 25 février 2014. Cet arrêté pris par Maggy Nagel avait inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments nationaux un seul bâtiment parmi un ensemble de cinq immeubles « d’intérêt national » à Diekirch. Et ce malgré un avis unanime de la Commission des sites et des monuments nationaux, se prononçant en 2012 pour une inscription des cinq immeubles.
Si trois d’entre eux n’ont pas encore été démolis, le ministère de la Culture rappelle que « les autorisations de démolition pour les immeubles en question, émises par la ville de Diekirch, n’ont pas été annulées » par le tribunal. Toutefois, il convient qu’il y « a lieu de procéder à une analyse complète de la situation. À cet effet, le ministre de la Culture consultera le Service des sites et monuments nationaux, le bourgmestre de la ville de Diekirch et la Société nationale des habitations à bon marché (NDLR : propriétaire des immeubles). »
Le Quotidien
L’invention du logement social
Dans une lettre adressée au bourgmestre de Diekirch le 15 février 2014, les cinq voisins militants expliquaient l’importance de la conservation des ces constructions témoins : «Œuvres modestes, ces maisons portent témoignages d’une évolution significative de la société; elles accentuent l’intérêt que les générations du milieu du XX e siècle ont accordé à la création de logements sociaux. Alors que le sud du Luxembourg crée les cités ouvrières, Diekirch crée en cet endroit le logement social. Pour le nord du pays, ce vestige architectural est unique. Avec son allure semi-citadine et semi-rustique, représentative de la configuration sociale d’alors, marquant d’ailleurs par ses volumes l’ensemble du quartier Ouest de Diekirch, proche de la Brasserie, cet ensemble contrebalance la Cité militaire, autre quartier emblématique situé à l’autre côté de la ville.»