«Avenir de l’Europe» : les citoyens ont la parole

Plusieurs événements se dérouleront dans le pays dans le cadre de la «Conférence sur l’avenir de l’Europe».

L’avenir de l’Europe est entre vos mains». Le 9 mai dernier – journée de l’Europe –, la Commission européenne, le Conseil européen et le Parlement européen ont lancé conjointement la «Conférence sur l’avenir de l’Europe». Cette initiative permet à tous les citoyens de l’Union européenne de s’exprimer sur ce qu’ils attendent de l’UE dans les prochaines années. Depuis cette date et jusqu’au printemps prochain, chacun peut s’exprimer, via une plateforme internet dédiée (https://futureu.europa.eu/), sur les thèmes suivants : «changement climatique et environnement»; «santé»; «une économie plus forte, justice sociale et emploi»; «l’UE dans le monde»; «valeurs et droits, État de droit, sécurité»; «transformation numérique»; «démocratie européenne»; «migration»; «éducation, culture, jeunesse et sport»…

«L’idée principale de la Conférence consiste à offrir aux citoyens un nouvel espace public pour un débat ouvert se voulant d’une approche inclusive, ouverte et transparente», a souligné le président de la Chambre des députés, Fernand Etgen, mardi, lors de la présentation du lancement de la campagne nationale sur la Conférence sur l’avenir de l’Europe. En effet, les parlements nationaux ont un rôle à jouer dans cette initiative en offrant une tribune à toutes ces voix, à générer un dialogue avec les citoyens, à encourager les discussions ou encore les critiques, etc. Dans ce sens, une sous-commission a été créée au sein de la Chambre des députés. Elle est composée d’Yves Cruchten (LSAP, président), Simone Beissel, (DP), Stéphanie Empain (déi gréng), Nathalie Oberweis (déi Lénk), Claude Wiseler (CSV), Fernand Kartheiser (ADR) et Sven Clement (pirates).

Cette sous-commission a bien l’intention de «jouer un rôle actif dans ce projet en appliquant le  principe de la Conférence « Citizens first »», dixit Yves Cruchten. Les députés de la sous-commission ainsi que les députés européens du Grand-Duché vont notamment à la rencontre des citoyens intéressés dans le cadre de quatre «Bistrotsgespréicher» organisés aux quatre coins du pays.

Des entrevues semi-dirigées, proposées par TNS-Ilres avec des échantillons de la population, ont permis de faire ressortir quatre sujets «européens» qui préoccupent les citoyens du Grand-Duché. Ces quatre thématiques sont : le sentiment communautaire et la compétitivité économique de l’Union européenne; les inégalités qui se creusent; la gestion des flux migratoires; le changement climatique. Ces sujets feront l’objet de quatre débats à la Chambre des députés entre les membres de la sous-commission «Avenir de l’Europe», des députés européens du Luxembourg et des membres de la société civile (représentants des salariés, du patronat, des syndicats, des ONG, des associations…). Un tour transfrontalier à vélo aura également lieu le dimanche 26 septembre (voir le calendrier des événements en encadré). «Un concours d’écriture au sein des écoles devrait également avoir lieu, précise le président de la sous-commission «Avenir de l’Europe». D’autres manifestations pourraient encore être programmées.»

Mardi, les députés de la sous-commission «Avenir de l’Europe» ne cachaient pas leur impatience d’aller à la rencontre des citoyens pour parler d’Europe et de connaître leurs sentiments sur l’Europe actuelle et à venir. «Cette initiative est une chance pour tout le monde», estime Claude Wiseler (CSV). Pour Yves Cruchten (LSAP), «l’Europe manque aujourd’hui de solidarité dans plusieurs domaines et manque aussi d’une vision, d’un objectif commun à atteindre. Les discussions seront sûrement exigeantes et de nombreux sujets seront évoqués».

Les rencontres citoyennes dans les cafés, les discussions des panels et les autres événements feront l’objet d’un rapport de la sous-commission «Avenir de l’Europe» qui sera débattue dans le courant du printemps prochain en séance plénière à la Chambre des députés avant d’être envoyé à Bruxelles pour que la parole des citoyens du Grand-Duché soit prise en compte – comme celle des autres citoyens de l’UE – dans la construction de l’avenir de l’Europe.

Guillaume Chassaing