Faire mieux avec moins : le LCGB doute de l’efficacité de la réforme de l’assurance dépendance voulue par le gouvernement.
À mesure que la population luxembourgeoise grandit et vieillit, la facture de l’assurance dépendance explose : de 123 millions d’euros il y a 15 ans, le coût de l’assurance dépendance a bondi à 584 millions en 2015. Et il devrait frôler les 933 millions en 2025 ! Une hausse que le gouvernement souhaite maîtriser : la réforme de l’assurance dépendance visera à réaliser des économies budgétaires, «sans pour autant contrarier les prestations objectivement requises par les assurés», promettait-il en 2014. Bref, faire mieux avec moins !
Deux ans plus tard, le LCGB a de sérieuses inquiétudes. D’abord, sur la forme : «Après avoir élaboré un avant-projet de loi pour la réforme de l’assurance dépendance fin avril 2016, le gouvernement est, selon toute apparence, toujours en train de retravailler le texte sans consultation directe des partenaires sociaux.»
Une «preuve d’absence d’un dialogue social» que le syndicat juge «inacceptable», demandant par conséquent la création d’un groupe de travail réunissant toutes les parties concernées.
Sur le fond, le LCGB s’attaque aux objectifs d’économies budgétaires. Économies liées à la réforme en elle-même, mais aussi au «Zukunftspak» (le paquet d’avenir, l’ensemble de mesures destinées à ramener le pays à la santé financière), et qui pourraient s’élever à environ 40 millions en 2017, 64 millions en 2020 et 100 millions en 2025. «Ces réductions pourraient mettre en péril des emplois, favoriser des emplois à temps partiel, ou rendre nécessaire des nouvelles hausses des prix de pensions dans les maisons d’aides et de soins.»
Le syndicat cite aussi les résultats positifs de l’assurance dépendance qui, avec un surplus de 12,6 millions d’euros en 2015, et un excédent cumulé prévisionnel de 89,6 millions pour 2016, questionnent «le raisonnement du gouvernement qui prévoit d’assurer des prestations identiques ou meilleures avec moins de moyens».
Augmenter les recettes
Le syndicat exige donc une «fin rapide des mesures d’économies budgétaires du Zukunftspak».
Plutôt que de chercher à faire des économies à tout prix, le syndicat enjoint le gouvernement à discuter de mesures à prendre pour augmenter les recettes de l’assurance dépendance, dont «notamment une augmentation de la participation financière de l’État de 40% minimum à 45% des dépenses courantes», l’augmentation de la participation des entreprises au financement de l’assurance dépendance.
Face à une réforme qu’il juge «hâtive et de mauvaise qualité», le LCGB demande donc la révision du texte de l’avant-projet de loi sur la réforme. Par conséquent, la date d’entrée en vigueur de la réforme (le 1er janvier 2017) doit être reportée afin de se donner le temps nécessaire pour amender l’avant-projet de loi, dans l’intérêt des patients et des salariés du secteur d’aides et de soins».
Romain Van Dyck