Accueil | Politique-Société | Asselborn à New York : Trump est « à l’opposé même de l’idée des Nations Unies »

Asselborn à New York : Trump est « à l’opposé même de l’idée des Nations Unies »


Donald Trump a fait rire l'assemblée mardi. Mais pas Jean Asselborn. (photo AFP)

Présent mardi à New York, pour la 73e assemblée générale des Nations Unies, le ministre luxembourgeois des Affaires Étrangères Jean Asselborn confie son inquiétude sur le « show » livré à la tribune par Donald Trump.

Le président américain a suscité l’hilarité mais également de la stupeur en déclarant – entre autres – que son administration était « le gouvernement à faire le plus pour l’environnement dans toute l’histoire du monde ». Pied de nez ou boutade dans la ligne droite du personnage, Donald Trump s’est toutefois dit surpris de provoquer ces rires de l’assemblée.

Pour autant, l’ensemble du discours du président américain ne prêtait pas à sourire comme nous l’a expliqué Jean Asselborn, participant à sa 15e Assemblée générale de l’ONU : « Il ne m’a pas fait rire et personne ne l’a applaudi quand il est arrivé à la tribune. C’est sans doute la première fois que l’on voit un président américain défendre autant une thèse contre le multilatéralisme, même du temps de Bush ».

« Vue très étroite des relations internationales »

En dépit de sa longue expérience sur la scène politique internationale, le ministre luxembourgeois des Affaires Étrangères n’a pu s’empêcher d’exprimer une certaine inquiétude après les mots de Donald Trump. « Son discours est une vue très étroite des relations internationales. Il est basé sur le patriotisme, la souveraineté de la nation, c’est en faite une glorification de la patrie et des héros nationaux, relève Jean Asselborn. En politique internationale, le patriotisme peut être compris comme étant un nationalisme caché. Avec Trump, on est tout à fait à l’opposé de l’idée même de la création des Nations Unies, nées après la deuxième guerre mondiale laquelle a d’ailleurs éclaté à cause du nationalisme. Il faut se rappeler de ce que disait Mitterrand : le nationalisme c’est la guerre », a expliqué Jean Asselborn.

« La perspective du président Trump, avec un discours qu’il aurait pu tenir dans un congrès de son parti, est quand même assez dangereuse », s’est encore inquiété le ministre.

A New York, Jeremy Zabatta