Face aux difficultés de recrutement que connaît l’armée, l’État annonce l’introduction d’un cours préparatoire aux tests de sélection pour accéder au service volontaire.
L’armée manque de moyens, notamment humains, et le Syndicat professionnel de l’armée luxembourgeoise (SPAL), l’a encore récemment déploré. Côté gouvernemental, on n’est pas tout à fait du même avis. « L’armée dispose du personnel nécessaire pour remplir ses missions nationales et internationales », a rétorqué, lundi, la secrétaire d’État à la Défense, Francine Closener. Pourquoi, dès lors, instaurer un nouveau cours préparatoire aux tests de sélection pour accéder à la carrière de soldat-volontaire ? « Afin de rendre le recrutement militaire plus effectif et que l’armée continue de disposer du personnel nécessaire pour remplir ses missions », spécifie Francine Closener.
Deux classes, soit 40 élèves au LTEtt
Le gouvernement aspire ainsi à assurer ses arrières et contrecarrer des statistiques de réussite aux tests de sélection somme toute peu reluisantes. Car, cumulés (et ajoutés au taux d’abandons en cours de route), les taux d’échec mentionnés plus haut, traduisent, à l’inverse, un taux de réussite de 20%, ou « d’un cinquième des candidats », selon les termes de la secrétaire d’État : comprendre que seul un candidat sur cinq parviendra, avec succès, au terme de la procédure de recrutement, avant d’être assermenté. Cela étant, l’armée, composée de près d’un millier d’éléments (NDLR : 930 à 950 militaires au 22 février dernier), aspire également à « revoir ses effectifs au vu des nouveaux types de missions à relever, dans le cadre du repositionnement de l’OTAN », indiquait au Quotidien le chef d’état-major de l’armée, le général Romain Mancinelli.
Dans ce contexte global, Francine Closener et le général Mancinelli ont présenté les tenants et les aboutissants d’un nouveau cours préparatoire, le «cours préparatoire à l’armée luxembourgeoise (Copral)», destiné à réduire les taux d’échec. « Le Copral améliore le recrutement en minimisant ces taux d’échec. En plus d’une première familiarisation avec le milieu militaire, le cours s’inscrit aussi dans le contexte de la lutte contre le phénomène du décrochage scolaire en offrant une voie d’accès à la vie professionnelle », a encore insisté le bras droit du ministre de la Défense, Étienne Schneider.
Concrètement, le projet pilote «Copral», s’adresse, à partir de la rentrée 2016/2017, aux 17-24 ans, au sein de deux classes du lycée technique d’Ettelbruck (LTEtt), de 20 élèves chacune. Élaboré conjointement par la direction de la Défense, l’armée et la direction du LTEtt, le cours comprend des enseignements théoriques qui seront dispensés quatre jours par semaine au LTEtt et qui seront principalement basés sur les trois langues (le français, l’allemand et le luxembourgeois) et l’arithmétique. En outre, une formation sportive visera à préparer les élèves au test militaire d’aptitude physique, lors de la sélection.
L’instruction au Centre militaire à Diekirch aura lieu, elle, sous forme de stages d’une journée par semaine et portera sur des enseignements militaires non spécifiques et sur les compétences sociales élémentaires (esprit de groupe, sens de l’organisation, etc.), a souligné le général Mancinelli. Les cours seront organisés en trimestres et l’État estime qu’une participation à deux trimestres consécutifs « est idéale pour atteindre le niveau de préparation nécessaire aux tests de sélection ».
Succès de la politique de reconversion
À noter qu’à partir des prochaines épreuves de sélection organisées en octobre-novembre 2016, le test psychotechnique sera complété par un nouveau test, qui porte sur les compétences et le profil requis pour les activités militaires. Les tests préliminaires écrits réussis resteront valables pendant trois sessions.
Chaque candidat-volontaire admis effectuera, ensuite, une instruction de base (IB) de quatre mois. Dans ce sens et à la suite d’une étude du Luxembourg Institute of Health, le programme sportif et le dosage de l’effort physique pendant l’IB ont été adaptés afin d’éviter les blessures orthopédiques, qui sont la cause principale des abandons pour raisons médicales. Après la période de 36 mois consacrée aux tâches militaires, le soldat-volontaire sera affecté, pendant une année, au service de reconversion, afin de se préparer à intégrer le monde professionnel. Dans ce cadre, l’État signale que 88,5% des volontaires, en phase de reconversion, trouvent un emploi dans le secteur public et privé, voire poursuivent des études.
À signaler, enfin, que l’armée ouvrira son bureau d’information, à partir du 1er septembre, au 15, boulevard Royal à Luxembourg.
Claude Damiani
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