Le premier syndicat du pays n’a pas encore perdu espoir de trouver un compromis avec la direction sur la nouvelle convention collective. Mais l’OGBL dit aussi songer à «d’autres éventualités» si un échec devient réalité.
La récente annonce d’ArcelorMittal d’un plan de transformation pour les sites luxembourgeois du géant de l’acier n’est pas le seul point qui ronge le camp syndical.
Mardi, à l’occasion de son comité national, l’OGBL a ainsi évoqué les «négociations très compliquées» qui ont actuellement lieu pour trouver un accord sur la nouvelle convention collective.
Le dossier se trouve actuellement devant l’Office national de conciliation. «On compte toujours trouver un accord, mais il faut désormais aussi penser à d’autres éventualités», indique le président de l’OGBL, André Roeltgen. Pour l’heure, aucune décision concernant une possible grève n’est toutefois encore encore tombée.
Le plan de transformation inquiète toujours
Au vu des «questions essentielles» qui concernent actuellement le secteur sidérurgique, dont la reprise d’ArcelorMittal Dudelange par Liberty House, l’OGBL continue à persister que le camp politique doit aussi prendre ses responsabilités. Le syndicat songe plus particulièrement au plan de transformation que le géant de l’acier souhaite réaliser sur ses usines luxembourgeoises.
Le ministre du Travail, Dan Kersch, avait annoncé début juin la suppression de 260 emplois, chiffre qui a été démenti par la direction d’ArcelorMittal. Il a cependant été confirmé que des «départs naturels» sont bien prévus. ArcelorMittal précisait encore que ces départs «seraient survenus même en l’absence de ce projet de transformation» et que des «recrutements ciblés» allaient avoir lieu.
«La politique ne peut pas se cacher»
«Il ne sert à rien de débattre sur la question s’il y a crise ou pas. Dans les négociations pour la convention collective, ArcelorMittal parle bien de crise. En dehors de ces négociations, ce n’est pas toujours le cas», souligne André Roeltgen.
Mardi, il a estimé que la tripartite sidérurgie doit continuer de fonctionner, même si cela a été rejeté par le ministre Dan Kersch. «Il s’agit d’une question d’intérêt national. La politique ne peut pas se cacher derrière le droit commun», conclut le président de l’OGBL.
David Marques