La séparation des pouvoirs, ancrée dans la Constitution, a-t-elle été respectée par le ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden, qui était présent, vendredi, à la conférence de presse sur l’importante saisie de cocaïne, convoquée par le parquet?
La députée Liz Braz (LSAP) a formulé cette question, hier, à la tribune de la Chambre. «Je n’étais pas la seule à avoir été étonnée de voir le ministre présider cette conférence de presse», introduit-elle, avant de s’adresser directement au ministre de tutelle de la police : «Votre présence laisse un léger goût amer, car elle ressemble à une mise en évidence personnelle, ou comme vous l’aviez formulé : une politique du « show off« ». L’élue socialiste fait référence aux reproches que Léon Gloden a lancés contre l’ancien ministre Jean Asselborn, qui aurait toujours cherché à se vanter publiquement de sa politique migratoire. Une stratégie que le nouveau ministre en charge de l’Immigration refuse d’appliquer.
«Il m’a importé d’être présent pour remercier tous les acteurs impliqués qui ont contribué à frapper ce grand coup contre la criminalité liée aux stupéfiants. Ni plus, ni moins», a répliqué Léon Gloden à Liz Braz. «Votre critique est complètement à côté de la plaque. La question formulée est d’un très bas niveau», s’est emporté le ministre dans la foulée. Il en a remis en couche en fustigeant «le populisme politique mené par le LSAP».
Le ministre a aussi ciblé la cheffe de fraction du LSAP, Taina Bofferding, qui n’aurait pas eu la politesse de préciser en matinée la portée de la question orale de Liz Braz. Cette information aurait bien été transmise, a rétorqué la députée.
«Je suis fier de ce coup. Il n’est pas question d’immixtion. Tout le monde était content de ma présence», termine un Léon Gloden très remonté.