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Aide au logement : la subvention de loyer peine à trouver son public


(Illustration : Archives LQ)

Un an après l’activation de la loi sur la subvention de loyer, Marc Hansen, ministre du Logement, a dressé un premier bilan mardi devant la commission du Logement.

Destinée aux locataires non bénéficiaires d’un logement social, cette aide s’adresse aux ménages à faible revenu. Selon qu’il s’agit d’une personne vivant seule ou d’un ménage avec un ou plusieurs enfants, le bénéficiaire peut toucher entre 124 et 273 euros par mois. Seule condition : le loyer devra dépasser le tiers des revenus disponibles.

Pour financer cette réforme, le gouvernement avait prévu une enveloppe annuelle de 29 millions d’euros. On s’attendait à recevoir entre 12 000 et 19 000 demandes. Or comme l’a expliqué hier Félix Hahn (DP), président de la commission du Logement, le service des aides au logement n’a finalement reçu que «4 000 dossiers», dont «la moitié a été refusée». Seuls 1 000 auraient été approuvés et 1 000 autres resteraient à traiter. Jusqu’à présent, 1 million d’euros en subventions de loyer auraient été versés. À y ajouter les 1 000 dossiers qui restent à traiter, on atteindrait les 2 millions d’euros.

Le seuil des 33 % revu à la baisse

Pour expliquer ce phénomène, le président de la commission du Logement avance «la difficulté» de certains demandeurs d’aide de «rassembler les papiers nécessaires». Par conséquent, on aurait décidé de leur accorder des délais «plus larges». L’«énorme écart» entre le nombre de dossiers reçus et de dossiers approuvés s’expliquerait, lui, en premier lieu, par le fait que chez beaucoup de demandeurs le loyer ne représentait pas 33 % du revenu net, comme l’exige la loi.

La calculatrice sur le site guichet.lu permettant de savoir si on a droit à la subvention aurait également pesé. Enfin, l’une des conclusions retenues lors de la réunion d’hier est que le gouvernement n’a pas suffisamment communiqué sur la réforme. «On s’est rendu compte, au milieu de l’année passée, que les dossiers n’allaient pas dans la direction prévue», explique Max Hahn.

La campagne aurait ensuite été relancée, notamment en exploitant d’autres canaux d’informations jusque-là délaissés ou encore à travers des formations pour les assistants sociaux. Le libéral estime toutefois que «ce sont avant tout les communes qui devront faire des efforts pour informer les citoyens». Entretemps, le gouvernement a prévu des adaptations : une baisse du seuil «quelque part entre 25 et 30 %» ou la non-prise en compte à l’avenir de l’allocation de vie chère ou des allocations familiales. Dans l’immédiat, un règlement grand-ducal adoptera l’aide à la nouvelle tranche indiciaire, la réforme fiscale et la hausse du salaire minimum.

F. B.