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Agriculture : les autorisations ne seront plus accordées « à la gueule du fermier »


Le Premier ministre (à d.) était notamment entouré de ses ministres de l'Agriculture et de l'Environnement (à g.) pour ces assises agricoles. (photo Hervé Montaigu)

La deuxième rencontre des Assises agricoles a eu lieu mardi. L’accent a été mis sur l’équilibre à trouver entre agriculture et écologie.

C’est le deuxième round des Assises agricoles. Mardi, le Premier ministre, Xavier Bettel, a rencontré les organisations paysannes, entouré de Carole Dieschbourg, la ministre de l’Environnement, et Fernand Etgen, le ministre de l’Agriculture. Au cours de la première rencontre, le 25 mai, les organisations paysannes avaient présenté leurs préoccupations.

Mardi, il s’agissait de « renforcer les liens entre les politiques environnementales et agricoles », comme le souligne Xavier Bettel, « afin de trouver le juste équilibre », a complété Fernand Etgen.

Pour la ministre Dieschbourg et le secrétaire d’État Camille Gira, les défis environnementaux sont énormes : il s’agit essentiellement de préserver les zones écologiques et les sources d’eau. Pour les paysans, il s’agit de produire plus d’agriculture biologique, car « les supermarchés sont demandeurs et se plaignent de ne pas trouver suffisamment de produits bios made in Luxembourg », assure Xavier Bettel.

«À la gueule du fermier»

Mardi, Xavier Bettel a indiqué que les autorisations pour les exploitations agricoles en zone verte ne seraient plus accordées « à la gueule du fermier », alors que par le passé, il y avait un manque de transparence dans certaines procédures. On ne peut pas tout faire dans une zone verte, a rappelé en substance Xavier Bettel.

Au Luxembourg, 46 % des habitats et 35 % des espèces se trouvent dans un mauvais état de conservation. Les stations d’épuration ne sont toujours pas adaptées aux besoins et les trois plus grandes masses d’eau souterraines sont en mauvais état également. Le gouvernement travaille activement à la réduction de la consommation de sol. On est passé de 980 hectares par an entre 1990 et 2000 à 200 hectares par an entre 2011 et 2015. Après les récentes estimations, le besoin global en surfaces de compensation est d’environ 50 hectares par an.

Les agriculteurs se montraient très préoccupés par le droit de préemption qui touchait 40 000 hectares dans l’ancienne version du plan sectoriel paysage. Ce droit ne concerne plus que 7 000 hectares aujourd’hui et il est limité aux réserves naturelles et aux coupures vertes.

Geneviève Montaigu