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Accueil des réfugiés : le Luxembourg déterminé à appliquer son quota


Au centre d'accueil pour enfants et adolescents réfugiés mineurs non-accompagnés, à Troisvierges, le 18 février 2016. (photo Didier Sylvestre)

Vingt demandeurs d’asile sont arrivés au Luxembourg mardi. D’ici à la fin de l’année, le pays accueillera plus de 500 personnes dans le cadre d’un plan européen.

Le Luxembourg est déterminé à ce que ce mécanisme fonctionne et poursuit ses engagements», a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué, mercredi, sur l’accueil des demandeurs de protection internationale. Derrière la sécheresse de la formule, le gouvernement réaffirme ainsi son attachement au mécanisme européen de relocalisation des réfugiés, alors que 20 nouveaux demandeurs d’asile, parmi lesquels cinq enfants, sont arrivés au Grand-Duché mardi.

Il s’agit du «premier groupe de demandeurs de protection internationale à être relocalisé en provenance d’Italie», précise le ministère. Le plan européen de répartition des réfugiés, principalement originaires des pays du Moyen-Orient en guerre, prévoit que le Luxembourg «accueillera un total de 557 personnes jusque fin de l’année 2017 en provenance de la Grèce et de l’Italie». Au Grand-Duché, les demandeurs sont pris en charge par des services de l’État, notamment pour leur hébergement, avant l’examen de leur demande d’asile, selon les procédures légales en vigueur dans le pays.

refugiesLe plan de relocalisation des demandeurs d’asile au sein de l’Union européenne, basé sur un mécanisme de quotas attribués à chaque État, vise à alléger le fardeau des pays les plus directement confrontés à l’arrivée massive de réfugiés, comme la Grèce et l’Italie. Ce plan, largement défendu par le chef de la diplomatie luxembourgeoise, Jean Asselborn, avait été laborieusement adopté en septembre 2015 à Bruxelles. Il avait rencontré la désapprobation de quatre pays qui ont refusé le principe des quotas contraignants : la Hongrie, la Roumanie, la République tchèque et la Slovaquie. La Pologne y avait adhéré après de difficiles négociations.

Honorer les engagements

En réitérant mercredi sa détermination à appliquer ce plan européen, le Luxembourg signifie sa fidélité au principe de la solidarité européenne et au respect des textes internationaux qui font obligation aux pays de l’UE d’accorder leur protection aux demandeurs d’asile.

Des responsables gouvernementaux, des personnalités politiques d’extrême droite ou de partis conservateurs ont relancé ces derniers jours la polémique sur l’accueil des réfugiés après la série d’attaques (terroristes ou non) ayant impliqué des demandeurs d’asile en Allemagne. Mardi, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a dit voir dans «chaque migrant un potentiel risque de sécurité et de terrorisme», tandis que le ministre polonais de l’Intérieur, Mariusz Blaszczak, déclarait que les migrants venant du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord «ne s’intègrent pas dans la société européenne».

Participant lundi à un conseil informel des chefs de la diplomatie européenne à Bratislava, en Slovaquie, Jean Asselborn a répété la position du Luxembourg : «Il faut progresser plus rapidement en matière de politique de migration. Il nous faut des solutions durables à mettre en place de manière responsable et solidaire. Les engagements qui ont été pris doivent être honorés.»

Le Quotidien