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Accident Luxair : le « Oups, désolée » de la copilote


Aucun blessé n'avait été à déplorer mais l'avion avait été fortement endommagé. (photo archives LQ / Thomas Fussler)

Un rapport révèle de nouveaux éléments sur le décollage raté de l’avion Luxair à Sarrebruck, survenu le 30 septembre 2015.

Dès la mi-novembre, les responsables de la compagnie luxembourgeoise avaient invoqué « une erreur humaine » de la copilote pour expliquer l’accident survenu à l’aéroport de Sarrebruck, le 30 septembre dernier.

Ce jour-là, à 10h16, un Bombardier Q400 à destination de Luxembourg avait raté son décollage. Le train d’atterrissage avait été rentré prématurément alors que l’avion n’avait pas encore complètement quitté le sol. L’arrière du fuselage avait alors heurté la piste et l’engin avait glissé sur plusieurs centaines de mètres, sans faire de blessé parmi les 16 passagers et les 4 membres d’équipage.

L’appareil avait en revanche été fortement endommagé, au point que la compagnie Luxair a rapidement décidé d’en acheter un nouveau.

Les échanges entre le pilote et la copilote

Dans le rapport complet de l’enquête (ici en anglais), diffusé par le Bureau fédéral allemand d’enquête sur les accidents aéronautiques (BFU), l’erreur humaine est confirmée mais des précisions sont apportées sur l’accident. Les échanges entre le pilote de 45 ans et sa copilote de 27 ans sont notamment rapportés. Alors que ceux-ci sont en train de confirmer que tout est en ordre, l’avion étant sur le point de décoller, la copilote lance un « Upps sorry » (« Oups, désolée »), une seconde après un « clic » assimilé au bruit de la manette du train d’atterrissage. Il est alors 10h16 et 43 secondes.

Une seconde plus tard, l’appareil heurte la piste. Il dérape alors sur le fuselage et s’immobilise 875 mètres plus loin, après avoir rebondi à trois reprises sur le sol, détaille le rapport du bureau allemand.

Selon le document, la copilote de 27 ans disposait de licences valides et d’une expérience totale de vol de 3295 heures, dont 1200 heures effectuées en tant que copilote sur 580 vols. Il s’agissait de son premier vol après des vacances de 16 jours. Durant ses 29 derniers vols, elle n’avait jamais actionné le levier du train d’atterrissage trop tôt, comme ce fut le cas ce jour-là.

Elle a malgré tout été suspendue, avait annoncé les responsables de Luxair dès le mois de novembre. Elle ne pourra plus effectuer de vols à bord d’un avion, mais un autre poste lui a été proposé au sein de la compagnie.

Le Quotidien / S.A.

La trajectoire de l'avion a été analysée par le bureau d'enquête allemand.

La trajectoire de l’avion a été analysée par le bureau d’enquête allemand.

 

Cette photo du bureau d'enquête allemand montre la manette qui sert à relever le train d'atterrissage. Elle doit être actionnée simultanément avec le bouton rouge qui se trouve à côté.

Cette photo du bureau d’enquête allemand montre la manette qui sert à sortir et relever le train d’atterrissage. Elle doit être actionnée simultanément avec le bouton rouge qui se trouve à côté.

 

Le fuselage de l'avion avait été fortement endommagé. (photo BFU)

Le fuselage de l’avion avait été fortement endommagé. (photo BFU)