Un projet de loi visant à promouvoir l’accessibilité pour tous a été déposé afin de lutter contre les inégalités et les discriminations auxquelles les personnes handicapées sont confrontées. Si ce projet est voté, les bâtiments anciens auront jusqu’à 2029 pour effectuer les aménagements nécessaires.
Circuler librement est un droit fondamental duquel les personnes handicapées sont trop souvent privées. «Une condition préalable à l’exercice de ce droit est justement l’accès à l’environnement physique, qui ressemble encore trop souvent à un parcours semé d’obstacles pour les personnes handicapées circulant au Grand-Duché. C’est une situation à laquelle il s’agit de remédier au plus vite», a déclaré jeudi la ministre de la Famille et de l’Intégration, Corinne Cahen, lors de la présentation du projet de loi visant à promouvoir l’accessibilité pour tous et ainsi lutter contre les discriminations.
«Notre objectif est de rendre les nouveaux bâtiments, mais aussi ceux déjà existants – administrations, ministères, restaurants, magasins, cabinets de médecins, voiries, etc. –, accessibles à tous. Pas seulement aux personnes en chaise roulante, mais aussi aux aveugles et malvoyants, aux sourds ou aux personnes déficientes intellectuellement», a expliqué la ministre.
«Une fois le projet de loi voté, il faudra présenter un certificat d’accessibilité pour construire du neuf, qui devra répondre au concept de ‘Design for all’ (ou conception universelle, NDLR). Les résidences de plus de trois étages ou de plus de cinq appartements devront proposer des parties communes répondant à ce concept», a souligné la ministre.
Des aides étatiques
Les bâtiments anciens auront jusqu’en 2029 pour se mettre en conformité. Des dispenses resteront cependant possibles. «Nous sommes conscients que tout ne peut pas être rendu accessible, comme par exemple certains bâtiments de la vieille ville de Luxembourg», a précisé Corinne Cahen.
«L’État prévoit des aides pouvant aller jusqu’à 24 000 euros par projet ou par bâtiment, à condition que les travaux ne représentent pas plus de 50% du total investi, qu’ils soient achevés avant le 31 décembre 2023, et que la demande de travaux ait été déposée avant le 1er janvier 2021.»
Afin de mettre en œuvre tous ces projets, un Centre de compétence national pour l’accessibilité des bâtiments (CCNAB) a été mis en place. «Tout le monde peut nous contacter», a précisé Marcus Koerfer, architecte et responsable du CCNAB. «Nous pouvons fournir des informations sur la législation, mais aussi servir d’intermédiaire avec l’Ordre des architectes.»
Tatiana Salvan