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Accès aux soins, prestations de santé : la Patiente Vertriedung pose son diagnostic


Les délais d'attente aux urgences sont l'une des principales doléances. (illustration Isabella Finzi)

La Patiente Vertriedung a fait part aux ministres compétents d’améliorations à effectuer en faveur des citoyens dans le domaine de la santé.

L’association qui représente les intérêts des patients auprès des instances étatiques et associatives est au fait d’améliorations possibles en matière de soins et de prestations de santé. Elle n’hésite pas à porter cette parole aux ministres en charge de ces dossiers. «Nous avons rencontré les différents groupes parlementaires et partis politiques avant les élections pour leur faire part de nos revendications», a indiqué René Pizzaferri, le président de la Patiente Vertriedung, jeudi. «Un grand nombre de nos suggestions a été repris dans leurs programmes électoraux.» Ainsi que dans l’accord de coalition.

Pour pouvoir assurer au mieux son rôle d’écoute, de porte-parole et de conseillère, la Patiente Vertriedung compte recruter des collaborateurs. Principalement pour assurer un meilleur accueil des patients et une analyse plus pointue des dossiers qui lui sont confiés. L’année passée, l’association a été contactée à 924 reprises et a procédé à 142 entrevues avec des patients. 138 suivis à long et à moyen terme (entre 3 mois et un an) ont été réalisés. Ils ont donné lieu à l’établissement de dossiers concernant des litiges entre patients et prestataires.

Réduire l’attente aux urgences

L’association a aussi demandé à rencontrer les ministres de la Santé et de la Sécurité sociale, Étienne Schneider et Romain Schneider, en ce début d’année, pour leur faire part de leurs doléances et constatations sur le terrain. La première suggestion de la directrice Michèle Wennmacher concerne les maisons médicales. Une maison médicale ne serait, selon elle, pas de trop dans l’ouest du pays. La présence de maisons médicales ouvertes le soir permet de désengorger les services d’urgence. Malheureusement, elles ouvriraient trop longtemps après les cabinets médicaux classiques. La Patiente Vertriedung a demandé qu’elles soient ouvertes plus tôt.

L’association souhaite également l’ouverture d’urgences pédiatriques dans le nord. Toujours en matière d’urgences, un groupe de travail a été mis en place pour réfléchir aux moyens de réduire les temps d’attente. La Patiente Vertriedung suggère d’informer les patients de ces temps d’attente individuels en direct, afin de les rassurer sur la gravité de leur cas. Plus l’attente est longue, moins le cas est grave.

Michèle Wennmacher a aussi évoqué la situation des patients soignés par des médecins qui ne travaillent qu’un jour par semaine et sont baladés d’un médecin à l’autre. Leur prise en charge ne serait pas correctement assurée. Elle s’est également prononcée en faveur d’une réglementation des tarifs pratiqués par les taxis-ambulances, ainsi que de l’établissement d’une liste des cabinets médicaux accessibles aux personnes en situation de handicap. On pourra, à terme, la retrouver sur l’application DispoDoc.

Améliorer la prise en charge

La question de la disponibilité des vaccins a également été posée. La Patiente Vertriedung plaide en faveur d’un contrat entre le gouvernement et les fournisseurs qui garantirait la livraison de tous les vaccins commandés. Pour René Pizzaferri, «il ne faut pas laisser le choix aux fournisseurs». Le président s’est félicité de l’introduction du tiers payant. Il suggère, pour que cela fonctionne, d’équiper les médecins de systèmes informatiques identiques à ceux des pharmaciens. En ce qui concerne les remboursements des honoraires de médecins, René Pizzaferri s’impatiente. Les psychothérapeutes sont reconnus depuis deux ans mais leurs prestations ne sont toujours pas prises en charge par la sécurité sociale.

Il souhaiterait également que les consultations médicales soient payées au tarif horaire et non à la consultation, pour obliger les médecins à prendre leur temps avec les patients. Il souhaiterait également qu’un réseau de soins soit mis en place pour s’occuper de patients dépendants soignés en régime ambulatoire, de sorte qu’ils ne soient pas livrés à eux-mêmes, alors qu’ils sont encore faibles.

Enfin, le président a critiqué la lenteur des conseils arbitral et supérieur en matière de traitement des données. Cette lenteur tourne à la défaveur des patients. Ces deux conseils ne seraient plus adaptés à leur époque et à la croissance du pays.

Sophie Kieffer