L’observatoire de l’Égalité entre les genres a publié son rapport d’activités 2023 dans lequel il s’est attardé sur les inégalités entre femmes et hommes dans le domaine de la santé.
«Les inégalités entre femmes et hommes dans le domaine de la santé sont un sujet crucial», estime le ministère de l’Égalité des genres et de la Diversité (MEGA), en préambule d’un chapitre dédié à ce sujet dans le rapport d’activités de l’observatoire de l’Égalité entre les genres.
Présentée lundi en conférence de presse, cette publication met à jour les données collectées dans les domaines de la violence domestique, de l’emploi, des revenus et bien d’autres encore, réparties selon les sexes notamment. Il en ressort notamment que les différences entre femmes et hommes en matière de santé sont plus marquées au Luxembourg en comparaison avec les 27 pays de l’EU, l’Allemagne ou encore la France.
En 2021, au Luxembourg, l’espérance de vie à la naissance des femmes est de 84,4 ans, tandis que celle des hommes est de 80,5 ans et à 65 ans. Un écart qui se réduit lorsqu’on observe les années qu’il reste à vivre en bonne santé : à 65 ans, une femme peut espérer vivre encore 11,2 années en bonne santé contre 10,7 années pour un homme.
Dans la conférence de présentation du rapport, rapporte le MEGA, la professeure Vera Regitz-Zagrosek, pionnière de la médecine de genre en Allemagne, fondatrice de l’institut de recherche sur le genre en médecine à la Charité Berlin, a souligné que les écarts de genre existent dans la majorité des maladies courantes. Et de citer les maladies cardiovasculaires, psychiatriques, auto-immunes, avec des facteurs de risques différents. Les femmes sont souvent mal diagnostiquées et sous-représentées dans les essais cliniques, bien qu’elles consultent plus fréquemment les médecins.
Des besoins de soins de santé non satisfaits
Le rapport note aussi des différences importantes quant à la mortalité évitable (suicide par exemple), grâce aux traitements et à la prévention, celle-ci étant plus importante pour les hommes que pour les femmes. Cependant, ces dernières sont le plus souvent touchées par la violence domestique sous toutes ses formes.
Afin de mieux comprendre les facteurs contribuant aux inégalités de santé entre femmes et hommes, le Luxembourg Institute of Health (LIH) mène une étude pour analyser ces facteurs socio-économiques et comparer les inégalités de santé au Luxembourg dans un contexte européen.
Les résultats préliminaires du projet, présentés par le Dr Babul Hossain lors de la conférence, montrent que les femmes au Luxembourg ont des taux plus élevés de multimorbidité, de symptômes dépressifs et de besoins de soins de santé non satisfaits que les hommes. Divers facteurs socio-économiques tels que l’âge, l’état civil, le niveau d’éducation et le lieu de résidence influencent les disparités de genre en matière de santé et de besoins de soins de santé au Luxembourg.
Les caractéristiques particulières de la santé et des comportements des femmes et des hommes doivent faire l’objet d’une attention particulière dans les soins de santé, la prévention et la promotion de la santé. Car, comme le souligne la ministre Yuriko Backes, «les femmes ne sont pas des petits hommes. Les politiques de prévention et de santé publique se doivent d’être ciblées au bénéfice de chacune et de chacun, des femmes et des hommes, dans toute leur diversité».
Le rapport est consultable ici.