Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Ce patrimoine, actuellement inventorié, mérite d’être protégé.
Le patrimoine religieux, qui a façonné de nombreux pays européens, est particulièrement marqué au Luxembourg. En effet, dans presque chaque village, voire chaque quartier, on trouve des édifices religieux, église, chapelle, etc.
Or, comme le rappelle le député Serges Wilmes (CSV) dans une question parlementaire, après les accords du 26 janvier dernier entre le gouvernement et les communautés religieuses établies au Luxembourg, les questions relatives à leur mise en pratique, notamment en ce qui concerne la réorganisation des fabriques d’églises, commencent à émerger. Car rappelons que, si la construction et l’entretien des lieux de culte incombent aux autorités communales, l’aménagement intérieur dépend surtout des fabriques d’église créées à la suite du concordat napoléonien.
Ainsi, afin d’éviter que des églises ou chapelles soient démolies à l’avenir, le Syndicat des fabriques d’église du Luxembourg (Syfel) a recommandé à ses membres de saisir le service des Sites et Monuments nationaux (SSMN) pour faire classer leurs édifices religieux en tant que monument national, voire les faire inscrire à l’inventaire supplémentaire (à savoir les biens meubles et biens immeubles qui «présentent un intérêt suffisant pour en rendre désirable la préservation»).
«Un pays pauvre en monuments»
Dans ce contexte, le député a demandé à la ministre de la Culture, Maggy Nagel, un état des lieux en la matière. À ce jour, répond donc la ministre, sont classés monuments nationaux 45 églises et clochers, 22 chapelles, 11 ensembles mobiliers d’église, 13 orgues d’église, 3 statues religieuses, 2 croix, 16 cimetières, 1 presbytère, 7 anciens presbytères, 2 couvents, 2 anciennes abbayes et 2 anciens ermitages.
Sont inscrits à l’inventaire supplémentaire 14 églises, 16 chapelles, 1 ensemble de peintures murales dans le chœur d’une église, 6 ensembles mobiliers d’église, 1 orgue d’église, 1 statue religieuse, 2 croix, 6 cimetières, 1 presbytère, 3 anciens presbytères.
Pourtant, le reste des édifices religieux du pays, dont le nombre est estimé à environ 500 et dont l’inventaire est actuellement en cours, ne bénéficie pas d’une mesure de protection nationale à ce jour.
La ministre précise que le service des Sites et Monuments nationaux estime que la plupart des édifices religieux du pays rempliraient les critères requis pour être soit classés en tant que monument national soit inscrits à l’inventaire supplémentaire. En effet, conclut-elle, «chacun de ces édifices constitue une architecture originale et le plus souvent authentique, cela dans un pays pauvre en monuments».
R.V.D.
