D’après le recensement effectué par le ministère, plus de 200 enfants de réfugiés fréquentent les 20 classes spécialisées d’accueil de l’État. Les chiffres ont été dévoilés lundi, mais le recensement a été effectué à la fin du mois de janvier.
Voilà environ six mois que les autorités ont signalé faire face à «un afflux massif» de réfugiés. Pas moins de trois ministres avaient en effet tiré la sonnette d’alarme, le 22 septembre dernier, au cours d’une conférence de presse qui s’était symboliquement tenue dans une salle du foyer Lily-Unden, centre de premier accueil pour demandeurs de protection internationale (DPI) situé à Luxembourg-Limpertsberg. À cette occasion, il avait notamment été question pour le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, d’aborder la problématique de la scolarisation des enfants de réfugiés ou de DPI.
Pas plus d’un an dans les classes d’accueil ?
«Il s’agira pour eux, dans un premier temps, de faire l’effort d’apprendre les langues du pays, pour pouvoir, ensuite, être très vite intégrés dans des classes « normales ». L’objectif de notre politique est de ne pas dépasser une année de scolarisation dans les classes d’accueil», déclarait à l’époque le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch. Six mois après ces propos, son ministère a effectué un premier bilan. Le recensement de son ministère fait ainsi état de 227 élèves qui suivent des cours au sein de 20 classes dites «spécialisées d’accueil de l’État». Hormis l’unique classe de ce type intégrée au site de l’école fondamentale de Pontpierre (lire encadré bleu), les 19 autres classes d’accueil du pays ont été improvisées ou aménagées dans des bâtiments «non scolaires», soit notamment dans les foyers et autres structures d’accueil.
Selon le recensement effectué par le ministère (chiffres valables à la fin du mois de janvier dernier), la région Centre accueille 8 classes pour un total de 103 élèves, répartis comme suit : 38 élèves dans la capitale (27 dans les 3 classes de Weimerskirch et 11 dans une classe située à Merl) et 65 élèves dans les 4 classes de la commune de Strassen. Du côté de la région Nord, ils sont 51 élèves : 41 d’entre eux fréquentent les 3 classes d’Ettelbruck, tandis que les 10 élèves restants sont scolarisés dans les 2 classes de Michelau, dans la commune de Bourscheid. À l’Est, ils sont 63 à suivre des cours au sein des 6 classes de Weilerbach (commune de Berdorf). Enfin, dans la région du Sud, 10 élèves fréquentent la classe d’accueil de Pontpierre.
En ce qui concerne la transition de ces 227 élèves vers une classe normale en vue de l’année scolaire 2016/2017, le ministre Meisch se veut plus réservé que ce qui avait été annoncé au préalable. «Certains enfants sont arrivés au Luxembourg au cours du 1er trimestre (de l’année 2015/2016), d’autres au deuxième trimestre (…). Pour beaucoup d’entre eux, l’année scolaire en cours coïncidera avec l’année scolaire 2016/2017», estime-t-il. À l’inverse, certains enfants sont déjà passés dans des classes classiques, soit parce qu’ils ont été relogés par l’Office luxembourgeois de l’accueil et de l’intégration (OLAI), soit parce qu’ils ont bien avancé et avaient le niveau requis, indique le ministre.
Cela étant, «150 enfants pourraient, en théorie, intégrer une classe réglementaire», juge le ministre Meisch. À la condition néanmoins que leurs bilans respectifs satisfassent les services d’orientation scolaire, précise-t-il enfin.
Claude Damiani