Le gouvernement a annoncé mardi une hausse de sa contribution financière au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, alors que l’organisation note un recul dans les progrès accomplis ces dernières années, à cause du Covid.
À l’occasion de la visite du directeur général du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le Britannique Peter Sands, le Luxembourg prouve, une nouvelle fois, son engagement en matière de développement et d’action humanitaire, à travers une promesse de don de 11,7 millions d’euros pour la période 2023-2025, soit une rallonge de 700 000 euros par rapport à son versement pour 2020-2022.
Partenaire du fonds depuis sa création en 2002, le Luxembourg figure parmi les premiers pays donateurs par habitant, avec 53 millions d’euros versés en 20 ans, de quoi épargner 27 millions de vies dans une cinquantaine de pays. En 2020, les investissements luxembourgeois ont ainsi permis de placer 22 millions de malades du sida sous traitement antirétroviral, de traiter 4,7 millions de personnes contre la tuberculose, mais aussi de distribuer 188 millions de moustiquaires.
Ces dernières années, à chaque cycle de reconstitution des ressources – lorsque, tous les trois ans, le fonds mondial recueille des financements – le Luxembourg a revu sa contribution à la hausse : «Cette nouvelle participation à l’effort collectif pour éradiquer ces trois maladies représente une augmentation de 30 % par rapport à notre contribution de 2017-2019», a souligné hier le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, Franz Fayot.
«Nous sommes absolument convaincus de l’importance de cet investissement, tout comme du fait que cet argent est très bien dépensé», a-t-il poursuivi, ajoutant que le Luxembourg siègera pour deux ans en tant que membre effectif du conseil d’administration du fonds mondial dès juillet prochain. Une première, alors que le pays n’était jusqu’ici que suppléant, sans avoir véritablement voix au chapitre.
Le covid a fait reculer
les progrès
Cette annonce du ministre intervient à un moment charnière pour le fonds : alors que le covid a fait reculer les progrès réalisés ces dernières décennies en termes de prévention, de dépistage et de taux de mortalité, l’organisation s’est fixé l’objectif ambitieux de 18 milliards de dollars à réunir pour la prochaine période – contre 14 précédemment – dans un contexte économique mondial fragilisé par la crise sanitaire et la guerre en Ukraine.
L’engagement du Luxembourg, troisième pays à annoncer sa promesse de don en amont de la conférence de cet automne aux États-Unis, revêt donc un caractère particulier : «C’est un signal fort envoyé aux autres gouvernements, et un message d’espoir pour les communautés que nous aidons sur le terrain», a souligné Peter Sands. «Demander plus d’argent aux pays donateurs ne sera pas un exercice facile, mais on ne doit pas perdre de vue que ces maladies continuent de tuer», a-t-il plaidé.
Les États-Unis, premiers donateurs
En 20 ans d’existence, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a déboursé 53 milliards de dollars pour éradiquer ces trois maladies, mais aussi renforcer les systèmes de santé dans plus de 155 pays. Il met en œuvre un modèle innovant, basé sur les besoins décrits par les pays eux-mêmes, en tirant parti des atouts issus des secteurs public et privé.
Avec une contribution de près de 20 milliards de dollars depuis 2002, les États-Unis caracolent en tête des pays donateurs, devant la France et le Royaume-Uni. Le président Biden a déjà annoncé sa volonté d’engager 6 milliards de dollars pour la période 2023-2025, promettant au passage d’ajouter 1 dollar pour chaque 2 dollars investis par les autres pays donateurs.