Pour avoir aidé à immobiliser la jeune femme fin mai 2015, le trentenaire a été condamné jeudi après-midi à 15 ans de réclusion, dont 10 avec sursis.
Il n’était pas là quand les juges se sont penchés à l’automne 2019 la première fois sur cette affaire de viol avec séquestration dans une camionnette, route de Thionville à Bonnevoie. Condamné à 15 ans de réclusion ferme, Mihaita C. (35 ans) avait fait opposition contre le jugement. En mettant cette fois les pieds au tribunal, il espérait échapper à la lourde peine de prison.
Il faisait nuit. Il pleuvait à verse. Et une toxicomane attendait nue l’arrivée de la police. C’est ainsi qu’avait débuté l’enquête policière le 30 mai 2015 à 3 h 30. Un témoin avait donné l’alerte en voyant la jeune femme de 33 ans courir dans la rue. Selon les déclarations de la plaignante, Mihaita C. était le conducteur quand la camionnette s’est arrêtée à sa hauteur, au début du pont Büchler, alors qu’elle marchait en direction de l’Abrigado. Ce n’est pas lui qui aurait commis les actes de pénétration sexuelle, mais c’est lui qui aurait aidé Gheorgita M. (33 ans) à appréhender la jeune femme, à la pousser contre le siège de la camionnette et à l’immobiliser en la tenant par le bras, avait retenu la 13e chambre criminelle dans son premier jugement. La victime s’était vu allouer 5 000 euros de dommages et intérêts.
La défense pointe l’absence de preuves matérielles
«Je n’ai rien fait!», s’était défendu Mihaita C. face aux juges. Mais il n’a pas réussi à les convaincre. Comme à l’issue du premier procès, ils l’ont reconnu coupable. Ce qui change toutefois, c’est la peine. Il est toujours condamné à 15 ans de réclusion, mais cette peine est assortie d’un sursis de 10 ans.
Une décision contre laquelle il y aura appel, nous a fait savoir l’avocate du prévenu à la sortie du prononcé jeudi après-midi. Lors du procès, Me Lynn Frank avait pointé l’absence d’expertise ADN et plaidé l’acquittement au bénéfice du doute : «On n’a pas analysé les traces sur les vêtements de la plaignante. Pour nous, cela aurait été essentiel. Aujourd’hui, on n’a aucune preuve matérielle qui atteste les dires de la plaignante selon lesquels Mihaita C. l’a immobilisée.»
Le second prévenu dans cette affaire, Gheorgita M., qui, lui, avait pris 15 ans de réclusion dont 7 avec sursis, a aussi interjeté appel. L’affaire va donc pouvoir être évacuée avec les deux prévenus ensemble. Lors de leur arrestation, ils avaient affirmé avoir payé la jeune femme pour ses services de prostituée…
F. A.