Les trois hommes poursuivis pour le home-jacking au printemps 2018 ont été condamnés mercredi après-midi à 7 et 8 ans de prison. La Cour d’appel a suivi les réquisitions du parquet général.
Le 21 mars 2018, une septuagénaire avait été violemment tirée de son sommeil chez elle, à Frisange. À l’aide d’attache-câbles, les auteurs du home-jacking lui avaient ligoté pieds et mains afin de s’emparer du contenu de son coffre-fort. Ils s’étaient enfuis avec près de 12 000 euros et quelques cartes bancaires.
Les trois hommes qui se sont retrouvés sur le banc des prévenus avaient été condamnés en première instance par la 13e chambre criminelle à des peines allant de 8 à 12 ans de réclusion. En instance d’appel, ils s’en sortent mieux. La Cour d’appel a en effet réduit, mercredi après-midi, les peines. Conformément aux réquisitions du parquet général qui n’était pas d’accord non plus avec la gradation des peines. «J’estime qu’il faut les loger tous les trois à la même enseigne», avait soulevé sa représentante.
Constantin M. (32 ans) et Dietmar S. (46 ans), les deux hommes qui avaient pénétré dans la maison, écopent ainsi respectivement de sept et huit ans de réclusion ferme (au lieu de huit et dix ans). Le trentenaire bénéficie visiblement de circonstances atténuantes en raison de sa collaboration. Identifié grâce à ses traces ADN sur divers objets sur les lieux du crime, il avait en effet aidé à faire avancer l’enquête.
Le quinquagénaire contestait être l’instigateur
Le troisième homme, Roman L. (57 ans), était poursuivi pour avoir été l’instigateur de cette expédition nocturne en fournissant l’aide indispensable au duo. D’après l’enquête, le quinquagénaire était le seul qui connaissait la victime à l’époque. C’était un très bon ami de sa fille dans les années 80 et ils avaient gardé contact par la suite. En témoignent les plus de 3 000 messages WhatsApp qui figurent au dossier. L’enquête avait également révélé qu’il était venu avec Constantin M. et Dietmar S. en voiture à Frisange depuis la Sarre peu de temps avant les faits. Grâce à cette virée lors de laquelle il prétendait avoir voulu présenter ses condoléances à la veuve, le duo était donc au courant que la septuagénaire venait de perdre son mari mi-février et qu’elle vivait seule dans la maison…
«Il se peut qu’il ait fourni les informations nécessaires concernant la victime, mais il n’a pas donné l’instruction de commettre le fait», avait considéré Me Nora Dupont. L’avocate de Roman L. avait plaidé l’acquittement. Mais, comme en première instance, le quinquagénaire a été reconnu coupable. Au lieu des douze ans de réclusion dont six avec sursis, le quinquagénaire écope de huit ans de prison, dont quatre avec sursis. Contrairement aux deux autres, il n’a pas de casier judiciaire. Un aménagement de peine était donc possible.
Acquittés de l’infraction de la séquestration…
La Cour d’appel a non seulement prononcé des peines moins lourdes contre le trio mais, à la différence des premiers juges, elle l’a aussi acquitté de l’infraction de la séquestration et de celle de la détention illégale…
Le trio, qui se trouve en détention préventive à Schrassig depuis son arrestation, doit également indemniser la septuagénaire. À part une indemnité de procédure de 1 500 euros qui s’ajoute pour l’instance d’appel, rien ne change aux montants. Elle se voit allouer 10 000 euros de dommages et intérêts au titre du préjudice moral et un peu plus de 3 500 euros au titre du préjudice matériel, soit la somme non remboursée par son assurance.
Une fois le butin recherché en poche, les malfrats n’avaient pas délié la victime de 73 ans. En rampant tant bien que mal, elle avait finalement réussi à atteindre l’interrupteur de la porte du garage. En pyjama, elle avait rejoint le trottoir où deux voitures s’étaient arrêtées et avaient appelé le 113.
Fabienne Armborst