Une pollution radioactive détectée en Europe à la fin du mois de septembre aurait son origine « entre la Volga et l’Oural », selon un institut public français, mais les autorités russes ont dénié vendredi toute responsabilité.
Du ruthénium-106 avait été détecté dès fin septembre par plusieurs réseaux européens de surveillance de la radioactivité dans l’atmosphère. « La zone de rejet la plus plausible se situe entre la Volga et l’Oural sans qu’il ne soit possible, avec les données disponibles, de préciser la localisation exacte du point de rejet », estime dans une note l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) français au terme de son enquête.
Selon la même source, la pollution ne peut pas provenir d’un réacteur nucléaire, car d’autres éléments radioactifs auraient été alors détectés. L’IRSN précise avoir du coup « fait l’hypothèse d’un rejet issu d’une installation » liée au cycle du combustible nucléaire ou de fabrication de sources radioactives, sans identifier un site en particulier. Le ruthénium-106 est un produit de fission issu de l’industrie nucléaire, par ailleurs utilisé pour des traitements médicaux.
Des niveaux « sans conséquence »
« Les niveaux de concentration dans l’air en ruthénium-106 qui ont été relevés en Europe et a fortiori en France sont sans conséquence tant pour la santé humaine que pour l’environnement », note l’IRSN. Une quantité « très importante » de ce produit a probablement été rejetée dans la zone d’origine mais seules des « traces » ont été détectées en France entre fin septembre et début octobre. « Depuis le 13 octobre, le ruthénium-106 n’est plus détecté en France », note l’IRSN, qui dispose d’un réseau de stations de surveillance de l’atmosphère.
« Les entreprises de Rosatom n’ont rien à voir avec la fuite du ruthénium-106 » détectée en Europe, a de son côté affirmé le service de presse de la société d’État russe Rosatom, qui gère l’activité de toutes les entreprises du secteur nucléaire, militaires et civiles, en Russie. La société kazakh Kazatomprom, opérateur national chargé de la production du combustible nucléaire, a également démenti être à l’origine de la fuite. « Il n’y a pas de sites au Kazakhstan d’où une éventuelle fuite de cette substance pourrait se produire », a assuré son service de presse.
Le Quotidien/AFP