Trois ans de prison assortis d’un sursis probatoire avec l’obligation, entre autres, de faire soigner ses tendances pédophiles ainsi qu’une amende de 5000 euros. C’est la peine que le tribunal correctionnel de Luxembourg a prononcée, jeudi matin, contre un père de famille de 52 ans poursuivi pour détention, consultation et diffusion de matériel pédopornographique.
Il écope également d’une interdiction pour une durée de dix ans d’exercer une activité impliquant un contact habituel avec des mineurs. Dans le cadre d’une perquisition, en mai 2014, au domicile du quinquagénaire, la police judiciaire avait saisi le disque dur de son ordinateur qui contenait 2 490 photographies et images ainsi que 3 456 films à caractère pédopornographique.
L’enquêteur de la police judiciaire, section protection de la jeunesse, fort d’une expérience de plus de dix ans, était catégorique : le matériel trouvé dépasse le cadre de ce qui est découvert d’habitude.
«Le matériel était d’une violence extrême»
« Le matériel était d’une brutalité et d’une violence extrêmes. Il y avait beaucoup d’images représentant des bébés et des enfants de moins de 10 ans.»
Le quinquagénaire, employé à la BEI, était immédiatement passé aux aveux et s’était décrit comme un « collectionneur ». Face à l’expert psychiatre, il avait confié que cela faisait environ 15 ans qu’il recherchait du matériel pornographique et pédopornographique.
« Après un certain nombre d’années de mariage, une petite dérive s’est mise en place , avait soulevé le prévenu à la barre du tribunal correctionnel fin février. Les images titillent la curiosité. On se laisse emporter. » Il avait tenté d’expliquer qu’il n’avait pas l’intention de diffuser ce qu’il avait téléchargé.
Le parquet a fait entendre un autre son de cloche : « La plateforme eMule est connue pour être une bourse d’échanges. À partir du moment où on y est inscrit, il y a une intention de partager ce qu’on a téléchargé. » C’est d’ailleurs sur eMule que les enquêteurs allemands avaient détecté l’activité du quinquagénaire résidant au Grand-Duché. Ils avaient transmis le dossier à leurs collègues luxembourgeois.
Fabienne Armborst