La fillette avait d’abord confié à sa mamie que le compagnon de sa mère avait tenté d’abuser d’elle.
Le parquet de Luxembourg reproche non seulement au prévenu de 29 ans d’avoir commis une tentative de viol entre août 2011 et février 2012, mais également des attentats à la pudeur et d’avoir diffusé des films pornographiques. Il n’était toutefois pas présent, mardi, lors de la première journée du procès devant la chambre criminelle.
« Il était très gentil avec les enfants . Les filles étaient contentes avec lui .» Ce ne sont que quelques-uns des témoignages que l’enquêteur de la police judiciaire, service protection de la jeunesse, a récoltés au sujet de l’homme poursuivi aujourd’hui pour attentats à la pudeur et tentative de viol. Pendant l’enquête, il s’est avéré qu’il était en général apprécié par tous les membres de la famille de sa compagne.
Jusqu’au jour où l’une des filles lâche à sa grand-mère, qu’elle a « un secret ». « À sa mamie, on peut tout raconter », lui avait-elle répondu. La petite-fille de 7 ans avait alors affirmé avoir régulièrement subi des attouchements de la part du nouveau compagnon de sa mère, tandis que sa sœur de 5 ans avait carrément décrit une tentative de viol. Par ailleurs, cette dernière avait déclaré qu’elle avait dû lécher ses parties génitales. Cela s’était passé le jour où elle avait de la fièvre et qu’elle était restée au lit à la maison. Face à l’enquêteur, elle avait également déclaré qu’il lui avait montré des films pornographiques sur son portable.
Depuis elle n’a plus aucun contact avec lui
Au cours de l’enquête, 123 images pédopornographiques, dont 90% représentaient des filles entre 4 et 12 ans, ont été retrouvées sur l’ordinateur du prévenu. Toujours selon l’enquête certains faits reprochés se sont déroulés à Bascharage.
Devant les juges la mère a témoigné, mardi, ne jamais avoir constaté de problèmes entre ses enfants et son nouveau compagnon à partir d’août 2011, date du début de leur relation. Comme elle travaillait à l’époque, et pas lui, il arrivait régulièrement qu’il aille chercher ses deux filles à l’école.
Comment avait-elle réagi quand elle a entendu ce que ses filles avaient confié à leur grand-mère, en février 2012, au sujet de son compagnon? Elle a indiqué qu’elle avait fini par contacter les parents de son compagnon pour les informer de ce qu’elle venait d’apprendre. Sa mère, qui travaille comme éducatrice spécialisée, avait elle-même parlé aux filles, qui lui auraient confirmé ses déclarations. « Elle n’a pas essayé de protéger son fils », a précisé, mardi, l’enquêteur.
Le prévenu était absent, mardi, à la barre. Devant le juge d’instruction, il a toutefois contesté une grande partie des faits qui lui sont reprochés. Selon sa compagne, lorsqu’ils l’avaient confronté en février 2012 aux déclarations des filles, il avait juste fini par avouer l’épisode de la vidéo pornographique. Depuis ce jour, elle n’a plus eu aucun contact avec lui.
La mère des deux filles réclame aujourd’hui 75 000 euros de dommages et intérêts pour le préjudice moral. D’après l’enquête, une troisième fille (6 ans) a aussi été victime une fois d’attouchements, quand elle avait rendu visite à ses cousines. La mère de cette dernière a demandé mardi 70 000 euros. Le procès se poursuit ce mercredi après-midi.
Fabienne Armborst