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Un entraîneur de volley-ball condamné pour avoir filmé ses joueuses à leur insu dans les vestiaires


L’euro symbolique a été accordé à son ancien club de Steinfort. (photo archives LQ)

Pendant des années, il avait abusé de la confiance des jeunes filles qu’il entraînait. Un ancien entraîneur de volley-ball a été condamné jeudi.

Entre 2011 et 2016 au moins, il leur a volé leur intimité sur les terrains, dans les vestiaires et jusque dans les chambres de certaines de ces jeunes filles alors mineures. Celles dont il a «abusé de la confiance de manière perfide» en les filmant dans les douches n’ont été que «des supports sur lesquels se masturber», selon les propres mots du prévenu, avant qu’il partage ces images avec d’autres hommes. Plus de 4 900 images transmises à 139 hommes. L’un d’eux a été condamné jeudi à une peine de 2 ans de prison assortie d’un sursis probatoire intégral et à une amende de 2 000 euros.

Le 9e chambre correctionnelle a prononcé contre l’entraîneur une peine de 5 ans de prison, dont trois assortis du sursis probatoire. Elle a fait l’impasse sur une amende pour lui permettre de payer les nombreuses parties civiles. La chambre correctionnelle a accordé la somme de 8 000 euros d’indemnités à sa principale victime et 3 000 euros à chacune des 21 autres victimes. Il devra également prendre en charge les frais de leurs demandes civiles et leur verser à chacune 750 euros d’indemnités pénales.

Le sursis probatoire contraint les deux hommes à suivre un traitement pour venir à bout de leurs tendance et trouble pédophiles ainsi que de leur voyeurisme.

«Un homme malade»

La salle d’audience du tribunal d’arrondissement de Luxembourg, pleine à craquer de jeunes femmes le 5 juin, transpirait d’émotion et de colère. «Je regrette qu’il ne soit pas capable de nous regarder dans les yeux pour nous présenter des excuses, alors qu’il n’a jamais eu de mal à nous regarder à travers la lentille de sa caméra», avait lancé une des joueuses, amie de la fille de l’entraîneur. Le déni affiché par les deux prévenus les rendrait «dangereux», selon Me Dupong, qui assiste une des victimes.

L’avocat de l’entraîneur avait préféré le présenter comme «un homme malade» dont «le plus grand salut a été que les faits aient été portés en audience publique». Cela lui aurait permis de «prendre conscience» de la gravité de ses actes. «Accordons-lui cette honte intérieure», propose Me Schons face au silence de son client. Faire des aveux complets aurait exigé «un effort énorme pour reconnaître jusqu’où il est allé pour son pur et malsain plaisir», avait avancé l’avocat.

Le parquet avait requis contre l’entraîneur une peine de 8 ans de prison assortie en partie du sursis probatoire et une amende ainsi qu’une peine de 4 ans de prison assortie en partie du sursis probatoire à l’encontre de son coprévenu, à condition de soigner «la tendance pédophile» décelée par un expert psychiatre.