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Un apprenti coiffeur condamné pour un meurtre au sèche-cheveux


Le tribunal a requis la confiscation du sèche-cheveux. (Photo : sophie kieffer)

Jeff avait étourdi sa victime avec un câble de sèche-cheveux avant de la tuer. Il a été condamné pour meurtre mercredi après-midi.

L’apprenti coiffeur de 36 ans a été condamné mercredi à une peine de 18 ans de prison, dont six assortis du sursis probatoire, pour avoir tué son amie Eliane en la poignardant dans le cœur après l’avoir étourdie en l’étranglant avec le câble d’un sèche-cheveux dans la nuit du 12 mai 2023. La 13e chambre criminelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg a écarté la préméditation et retenu la circonstance atténuante de l’atténuation de son discernement. Les juges ont également prononcé la saisie du sèche-cheveux.

Une énième dispute aurait dégénéré sous l’effet de stupéfiants et d’alcool. Ne parvenant pas à calmer la sexagénaire, le jeune homme a, de son propre aveux, «pété un câble». La relation ambivalente que Jeff entretenait avec celle qui avait à de nombreuses reprises été comparée à une mère de substitution avait notamment été mise en avant lors du procès qui s’était déroulé le mois dernier face à la 13e chambre criminelle, pour tenter d’expliquer son passage à l’acte «impulsif».

Une femme dont «Jeff pensait obtenir de la reconnaissance et de la considération de sa part en se soumettant» encore et encore dans ce qui ressemblait à un cycle sans fin jusqu’à ce qu’il finisse par exploser. Entre autres brimades, Eliane l’accusait d’être responsable du cancer de sa maman et de son décès. Malgré les paroles violentes et dévalorisantes, Jeff restait un indéfectible soutien pour la sexagénaire rencontrée en 2005.

Altération du discernement

Un expert psychiatre avait évoqué une combinaison de facteurs de fragilisation (la relation toxique entretenue avec la victime, le retard intellectuel de Jeff et le comportement abusif d’Eliane à son encontre) et l’absence de facteurs de protection comme des relations sociales et amicales autres que la victime.

La représentante du ministère public avait conclu à l’homicide volontaire sans préméditation et avait demandé au tribunal de retenir l’article 71-1 compte tenu de l’altération des capacités de discernement établie par les experts psychiatres avant de requérir une peine de 18 ans de prison assortie d’un sursis probatoire à l’encontre du prévenu. Elle a donc exclu l’assassinat.

La fille aînée d’Eliane s’est portée partie civile et a réclamé 70 000 euros de préjudice pour perte d’un être cher ainsi que physique et traumatique. Elle n’en recevra que 25 000.