La Cour d’appel a rendu mardi son arrêt dans l’affaire de trafic de marijuana orchestré par Boban B. entre 2012 et 2014. Le trentenaire n’avait pas interjeté appel, au contraire de quatre hommes qui l’accompagnaient sur le banc des prévenus. Ces derniers bénéficient d’une réduction de peine.
C’est une affaire qui avait longuement occupé le tribunal de première instance fin 2017. Entre dix ans de prison ferme et deux ans de prison avec sursis avaient été prononcés contre Boban B. et six autres prévenus condamnés pour avoir participé à son important trafic de marijuana entre 2012 et 2014. Si Boban B., son ex-petite amie et un revendeur avaient accepté leur peine, tel n’était pas le cas pour les quatre autres hommes. «Les peines nous paraissent largement surfaites dans un dossier où les preuves son extrêmement maigres», avait plaidé la défense devant la Cour d’appel. Finalement, elle a décidé d’une réduction de peine pour tous les quatre, mardi après-midi.
Kevin K. (27 ans), le «bras droit» de Boban B. reconnu coupable d’avoir importé avec son Audi A3 70 kg de marchandise de Belgique et des Pays-Bas entre 2012 et 2014, s’en sort ainsi avec quatre ans de prison, dont trois ans avec sursis (au lieu de six ans dont deux avec sursis). L’amende de 5 000 euros et l’interdiction de conduire de trois ans sont toutefois maintenues. Paulo F. (40 ans), poursuivi pour avoir réceptionné 3 kg d’herbe et 70 g de cocaïne en contrepartie du solde du prix d’une Mercedes, écope de deux ans de prison avec sursis (au lieu de 4 ans) et 2 500 euros d’amende. Tout comme Patrick P. (38 ans), qui, lui, avait reconnu sans détour avoir revendu 4 kg de marijuana. Pour ce dernier, les deux ans sont toutefois ferme. Un aménagement n’était en effet plus possible à cause de ses antécédents judiciaires.
Une amende de 5 000 au lieu de 7 500 euros
Seul le quatrième appelant n’a pas obtenu satisfaction sur toute la ligne. Frank V. (51 ans), celui qui contestait avoir fourni de la marijuana voulait être acquitté. Le quinquagénaire spécialement extradé d’une prison aux Pays-Bas pour le procès gardait une dent contre les autorités luxembourgeoises : «Quand ils ont vu mon casier judiciaire, ils se sont dit : « On a le Hollandais, le grand dealer de drogue. » Et ils ont oublié la présomption d’innocence.» «C’est normal que je sache comment pousse l’herbe, car je viens des Pays-Bas», avait-il argué. Il n’a visiblement pas convaincu la Cour d’appel. Comme les premiers juges, elle l’a en effet reconnu coupable. Le quinquagénaire bénéfice toutefois d’une réduction de peine conséquente. Il passe ainsi de six ans de prison ferme à trois ans ferme. Et au lieu de 7 500 euros, son amende s’élève désormais à 5 000 euros. Enfin, il a été déchargé de son interdiction de conduire.
F. A.