Un Thionvillois qui avait approché des centaines de fillettes sur internet a été condamné à 30 mois de prison, avec maintien en détention, pour corruption de mineurs. Le quadragénaire, sous curatelle renforcée, avait été dénoncé par des associations contactées par les familles des victimes.
Il sévissait sur le réseau social Telegram X, de 2019 à 2021. Du virtuel, à l’abri des regards car le site est crypté. Ses proches avaient bien remarqué qu’il passait des heures sur son téléphone portable. Instagram, Facebook également… Une cinquantaine de comptes étaient ouverts, avec une même intention sexuelle. Mais impossible pour les proches d’imaginer que le père de famille essayait d’entrer en contact avec des jeunes mineures – on parle là de centaines de jeunes filles – et qu’il leur proposait des scénarios sexuels réels. Sous curatelle renforcée, le papa âgé aujourd’hui de 46 ans a fini par être rattrapé par une autre réalité, judiciaire cette fois.
Ce mercredi 24 août, le Thionvillois se présente penaud face à ses juges. Son passé est étudié à la loupe. Extrait de prison où il a purgé quasiment un an de détention provisoire, le prévenu « regrette ». Son addiction pour les jeunes filles en revanche, « c’est plus fort que [lui]. » L’enquête, entamée en Moselle puis élargie sur le territoire national, ne mettra au jour ni viol ni agression sexuelle. Cette jeune ado qu’il a contactée et avec laquelle il a eu des rapports sexuels ? « Une relation ni forcée, ni contrainte ».
Il donnait sa vraie identité mais mentait sur son âge
Concernant la centaine de fillettes contactées, le président Rousseau a rappelé qu’à chaque fois, le mis en cause donnait sa vraie identité, son lieu de résidence, et mentait légèrement sur son âge.
Dans ce dossier, les analyses psychologiques et psychiatriques ont révélé que des passages à l’acte étaient possibles. Sur des enfants dont l’âge oscille parfois autour des 10 ans.
30 mois de prison
Droit dans ses bottes, Patrice Koehler*, inquiété aussi pour détention d’images pédopornographiques, s’est vu infliger une peine de 30 mois de prison avec maintien en détention, obligation de soins et suivi socio-judiciaire pour une période de 3 ans. Il ne devra plus jamais entrer en contact avec des mineurs. Son nom figurera désormais sur le Fichier des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais). Une partie civile s’était manifestée : elle réclamait 10 000 €. La juridiction lui a accordé 500 € de dommages moraux.
*Les identités sont publiées à partir d’un an de prison ferme