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Thionville : le client escorté en prison


«On a évité le pire dans ce dossier», selon le ministère public. (Photo : rl/julio pelaez)

L’escort avait posté une annonce en ligne où elle proposait ses services tarifés. Le prévenu a accroché. Un peu trop.

Audience de comparution immédiate, au tribunal de Thionville, pour juger le dossier d’une escort girl résidant à Hayange confrontée à un de ses clients domicilié à Strasbourg. Un homme sorti de prison en 2021, condamné par le passé par la cour d’assises de la Moselle pour attouchements et viol sur mineure. À nouveau, le prévenu se retrouve impliqué dans une affaire de mœurs. La Mosellane a porté plainte contre lui à deux reprises.

Suspicions de harcèlement

À l’origine, elle avait posté une annonce sur un site de rencontre. Le prévenu avait eu recours à ses services tarifés, mais avait cherché à la retrouver alors qu’elle avait rompu tout contact avec lui, refroidie par son comportement. Le président évoque les suspicions de harcèlement, de violation de domicile, de violence avec préméditation. «À un moment, dit-elle à la barre, j’ai peut-être joué sur le côté sentimental. Mais c’était toujours l’escort qui parlait, avec à chaque fois une notion d’argent.»

Elle lui reproche «son côté violent», mais aussi ce jour où il a disposé devant son domicile des clous et des pierres pour l’empêcher de partir en voiture – scotch, menottes et couteau dans le sac –, et cette journée où elle s’est sentie «perdue, séquestrée», quand il lui a demandé de venir chez lui à Strasbourg après avoir laissé sa voiture à la périphérie de la ville.

«L’attirail du parfait criminel»

«Ce soir-là à Strasbourg, elle m’a dit qu’elle avait eu un rapport avec un autre homme. On a pleuré. Elle m’a infligé un rapport sexuel», explique le quadragénaire. Peu convaincant, selon le ministère public, lequel relève que peu après avoir purgé sa précédente peine, «le prédateur séquestre une autre proie. Il a diffusé sur Facebook un message dans lequel il s’inquiétait de la disparition de sa compagne. La victime s’est clairement enfuie de chez ce monsieur, a changé de téléphone et de compte mail». «On a évité le pire dans ce dossier. Quand le prévenu est venu chez la victime, il avait emporté avec lui l’attirail du parfait criminel.»

Relaxé pour les faits de harcèlement, Emmanuel écope de 18 mois de prison, dont six avec sursis probatoire (son sursis datant de 2021 a été révoqué à hauteur de six mois). Il a l’interdiction de paraître en Moselle et d’entrer en contact avec la jeune femme. Il devra suivre des séances de psy et ne pas porter d’arme pendant 5 ans. Il a quitté le palais escorté, direction la maison d’arrêt.