Déjà connu de la justice luxembourgeoise, un homme vient d’être lourdement condamné en Lorraine.
Sous ses airs de rasta pacifique avec ses longues dreadlocks, difficile d’imaginer que ce père de famille d’origine capverdienne affiche sept années de prison à son compteur judiciaire. Et que les justices belge, luxembourgeoise et française se sont, à un moment ou à un autre, intéressées à lui.
Avec, dans le détail, une affaire de prise d’otage d’une policière à Athus en Belgique pour laquelle il a été lourdement condamné, quinze mentions à son casier au Luxembourg où le prévenu est actuellement incarcéré pour extorsion, coups et blessures et vols, et désormais une affaire de séquestration à Audun-le-Tiche, en avril 2015. Affaire jugée ce mardi à Thionville, qui lui vaut une peine de 30 mois de prison, l’interdiction de séjour sur le sol français et de port d’arme durant une période de dix ans.
Blessé au visage et les poignets entravés
Droit dans ses bottes, stoïque, Eder Tavares rectifie au fur et à mesure l’énoncé des faits résumés par le président Eric Lambert. Il est 6 h du matin le 19 avril 2015 lorsque la victime frappe à la porte de la gendarmerie d’Audun-le-Tiche. Apeuré, présentant des blessures au visage et entravé au niveau des poignets, l’homme explique qu’il a passé la nuit dans un appartement de la commune, séquestré chez le Capverdien, un certain «Goma», en présence de plusieurs individus. Bâillonné, il n’avait dû son salut qu’au relâchement des malfrats endormis.
Tombé dans un guet-apens, il s’avère que l’homme est en fait l’ami d’une connaissance du prévenu, connaissance qui doit à ce dernier 2 000 euros. Les malfaiteurs présents chez Goma avaient filé à Villerupt pour le ramener. Ils étaient repartis de chez lui avec 740 g d’herbe de cannabis, de la drogue retrouvée par les militaires à Audun-le-Tiche, et un 22 long rifle, retrouvé chez le fameux «Goma» aux cheveux d’ébène. Tout au long de son nouveau procès, Eder Tavares minimisera sa participation «active» lors de cette nuit où la victime et ses comparses, condamnés en 2016 entre 24 et 30 mois de prison, l’ont présenté comme «le leader». Un temps évanoui dans la nature, il avait fait l’objet de deux mandats d’arrêt en France, en novembre 2015 et 2021.
E. C.
(Le Républicain lorrain)