Poursuivi pour une séquestration et deux extorsions, un Tervillois atteint de schizophrénie, connu de la justice, vient d’être condamné par le tribunal judiciaire de Thionville à sept mois de prison ferme. Il nie notamment avoir enfermé dans le coffre celui qui l’a pris en stop.
Le témoignage du chauffeur, résumé par la présidente du tribunal, fait froid dans le dos. Aux forces de l’ordre, il raconte qu’au petit matin du 29 juillet 2019, en route pour se rendre à son travail, il croise sur la route de Guénange un homme qui se positionne au milieu de la chaussée. L’auto-stoppeur veut qu’il le conduise à Hagondange. Sans que le conducteur ne s’en rende compte, trois individus surgissent de nulle part. En fait, le début d’un calvaire pour le Mosellan, séquestré dans le coffre de sa voiture durant trois heures. Libéré de son supplice, à Terville, la victime se voit remercier par le prévenu qui lui lance : « Merci ! Et bonne continuation ! »
Il ne sera pas le seul à avoir affaire à celui qui est déclaré schizophrène depuis une dizaine d’années. A l’été 2021, deux autres plaignants reprochent au mis en cause des faits d’extorsion d’argent. De quoi conduire ce dernier, pour la dixième fois, devant une juridiction correctionnelle.
« Je n’ai jamais mis quelqu’un dans un coffre de voiture, c’est trop de prison », clame-t-il, confirmant à la barre qu’il fait régulièrement du stop. Sa consommation d’alcool et de stupéfiants ? « J’ai arrêté il y a trois mois, tout seul ». La présidente parviendra tout de même à lui faire avouer que souvent, quand il parvient à se faire emmener en voiture, c’est malgré tout pour se fournir en cannabis et en cocaïne. « Oui, j’en prends de temps en temps, mais c’est pour me calmer. Ça m’aide à m’évader, à penser à autre chose ».
Selon l’expertise psychiatrique, celui qui a été condamné par le passé pour vols, harcèlement sexuel, outrages et violences aggravées est « accessible à une sanction pénale, même si son discernement était altéré ».
Huit mois de prison ont été prononcés à son encontre, dont quatre mois avec sursis probatoire courant sur une période de trois ans. Tenant compte de la révocation partielle d’un sursis précédent, décidé en audience la semaine passée, il écope finalement de sept mois ferme, avec l’obligation d’un suivi psychiatrique et de soins pour ses addictions, et l’interdiction d’entrer en contact avec les trois victimes. Son maintien en détention a été décidé.
E.C. (Le Républicain Lorrain)