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Rumelange : il passe par le toit et frappe au marteau l’amant de son ex-femme


Le parquet a requis une amende et 40 mois de prison à l'encontre du prévenu de 46 ans. (photo d'illustration LQ)

Le quadragénaire qui avait escaladé en juin dernier le toit pour s’introduire dans la maison de son ex à Rumelange était convoqué jeudi à la barre. Il lui est reproché non seulement d’avoir porté un coup de marteau en pleine nuit au nouvel amant de son ex-épouse, mais également d’avoir harcelé et menacé cette dernière pendant plusieurs mois après qu’elle eut demandé le divorce.

« Ça fait froid dans le dos. Cela pourrait être une scène d’un film d’horreur. Mais c’était en fait la réalité… » Voilà les mots du représentant du parquet, jeudi matin. Le 22  juin 2016, en plein milieu de la nuit, Antonio C. (46  ans) s’introduit dans la maison de son ex-femme à Rumelange en escaladant le toit puis en passant par une fenêtre. Au bord du lit qu’elle partage avec son nouvel amant, il se présente avec un pistolet en plastique et deux marteaux en disant  : « Je savais que tu étais ici. Maintenant que je t’ai trouvé, je vais te tuer. »

La police était rapidement arrivée sur les lieux. Un voisin, qui était au courant des problèmes dans le couple, avait observé la scène. « On savait qu’il n’avait pas le droit de retourner au domicile », a-t-il témoigné, jeudi.

Fin mars 2016, l’épouse mariée depuis près de 20  ans avait demandé le divorce. « J’étais fatiguée. De nombreuses fois, j’ai essayé de lui faire arrêter l’alcool », indique-t-elle. Début avril, elle se réfugie dans un foyer pour femmes battues. Elle bloque son numéro de portable. Mais l’ex commence à prendre de ses nouvelles via son fils. Il contacte également sa patronne. Cette dernière, entendue hier comme témoin, confirme  : « Il voulait absolument parler avec sa femme. Quand je ne l’ai plus laissé rentrer, il criait ou klaxonnait devant la porte. » Le 19  juin 2016, après la décision d’expulsion de son mari du domicile, elle décide de rentrer habiter chez elle. Soit deux jours avant la visite nocturne.

À la barre du tribunal correctionnel, Antonio C. concède avoir de nombreuses fois appelé son fils pour parler à sa mère. Mais il conteste avoir voulu lui faire du mal et l’avoir menacée. « Je me sentais mieux quand je lui parlais », explique le prévenu. Le soir du 21  juin, il dit avoir passé un coup de fil. « J’ai téléphoné à mon fils et j’ai senti qu’il me cachait quelque chose. J’avais bu quelques verres et j’avais pris des médicaments. » Il avait fini par escalader le toit.

« Je n’avais pas l’intention de faire du mal à quelqu’un. D’abord je suis allé voir mes enfants », raconte le prévenu. Les deux marteaux, il les aurait trouvés dans sa boîte à outils et le pistolet en plastique de son fils, il l’aurait ramassé au sol. Ensuite, il aurait réveillé l’amant de sa femme et l’aurait « doucement » frappé avec le marteau. « C’était pour le mettre dehors. » Il reconnaît l’avoir menacé. Selon le prévenu, ce dernier l’avait appelé quelques jours auparavant pour le menacer. « Il m’avait dit qu’il était policier. »

«Une personnalité émotionnelle instable»

Interrogé par rapport au fait qu’il avait cassé le rétroviseur de la voiture de sa femme quelques semaines avant l’incident, le prévenu déclare  : « J’étais fâché qu’on ait enlevé un autocollant avec un emblème du Portugal sans me demander l’autorisation. »

Selon l’expert psychiatre, le prévenu présente « une personnalité émotionnelle instable » avec un problème d’alcool, mais il est parfaitement capable de contrôler son comportement.

Pour le parquet, il n’y a aucun doute que le quadragénaire a proféré des menaces tant à l’encontre de son ex que de son nouvel amant. Depuis l’incident du 22  juin 2016, le quadragénaire se trouve en détention préventive. Mais le représentant du ministère public estime qu’« il n’a toujours pas compris ce qui se passe. Et l’expertise psychiatrique est tout sauf rassurante, car il se considère lui-même comme victime. »

Le parquet requiert une amende et 40 mois de prison à l’encontre du prévenu avec la possibilité d’assortir la peine du sursis probatoire avec l’obligation d’un suivi psychiatrique et une interdiction de s’approcher et de contacter son ex-femme. Il rejoint donc la demande de l’avocate du prévenu d’assortir la peine du sursis probatoire. Dans sa plaidoirie, elle avait souligné que son client était « totalement dépassé », il aurait voulu que sa femme lui explique ce qui se passe.

L’avocate de la partie civile représentant l’ex-épouse, quant à elle, a parlé d’une véritable « descente aux enfers » vécue par sa cliente depuis le jour où elle avait déposé sa demande de divorce. Elle réclame 5  000  euros pour le préjudice subi ainsi que 617  euros pour les réparations de la voiture.

Prononcé le 16 février.

Fabienne Armborst

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