La cour d’assises du Haut-Rhin a condamné jeudi Sylvie Horning à 20 ans de réclusion criminelle pour avoir tué cinq de ses nouveau-nés, ne retenant pas d’atténuation de la responsabilité de cette mère, qui a assuré que pour elle « ce n’était pas des bébés ».
Le jury a suivi les réquisitions de l’avocate générale, Melody Barbuti, qui avait estimé que tous les éléments constitutifs du meurtre étaient présents dans cette affaire, alors que l’avocat de Sylvie Horning, Me Roland Moeglen, avait demandé que la question de l’altération de son discernement au moment des faits soit posée aux jurés.
D’abord presque immobile à l’énoncé du verdict, Sylvie Horning a ensuite fondu en larmes tandis que son fils aîné, partie civile dans cette affaire, assis au premier rang de la salle d’audience, s’est pris la tête entre les mains. « Il faut qu’elle fasse appel. Vingt ans, c’est excessif, c’est quasiment le record de France », s’est insurgé l’avocat de la quinquagénaire, Me Roland Moeglen, peu après le verdict.
Une coupable identifiée par hasard
Dans cette affaire hors du commun, restée non élucidée pendant 14 ans, Sylvie Horning avait été identifiée par hasard en 2017, à l’occasion d’une banale bagarre entre voisins qui avait conduit au prélèvement de son ADN, comme la mère de quatre nouveau-nés dont les cadavres avaient été retrouvés en 2003 dans des sacs-poubelle dans une forêt de Galfingue.
Ses proches avaient découvert avec stupeur qu’elle avait accouché cinq fois seule dans la salle de bains de leur maison avant de faire disparaître les bébés, cachés dans un cagibi pendant des années avant d’être abandonnés en forêt. Les restes d’un cinquième nouveau-né avaient été découverts dans une glacière au domicile familial, près de Mulhouse.
LQ / AFP