Le quadragénaire, condamné mardi, était l’auteur d’une série de publications visant les demandeurs d’asile.
Neuf mois assortis du sursis probatoire avec l’obligation de supprimer endéans un mois les photos et les commentaires sur ses profils Facebook. C’est la peine dont a écopé, mardi après-midi, un homme de 47 ans poursuivi pour avoir incité à la haine et à la violence raciales sur Facebook.
« Voulez-vous que je vous dise quelque chose ? Je hais cette vermine de demandeurs d’asile et d’étrangers. Quand est-ce que viendra la révolution ? J’espère que Marine Le Pen et l’AfD récolteront assez de voix, pour au moins nettoyer l’Allemagne et l’Allemagne (sic) », avait écrit le quadragénaire sur son profil Facebook au printemps dernier. Ce n’est pas la seule publication pour laquelle le parquet lui reprochait d’avoir incité à la haine et à la violence contre les étrangers. Une autre photo sur son profil portait le titre suivant : «Chaque centre pour réfugiés constitue un crime vis-à-vis des sans-abris.»
Dans un deuxième profil Facebook, le prévenu avait publié début février 2016 diverses photographies illustrant sa sympathie pour le Troisième Reich. Sur ce même profil, le quadragénaire avait également publié une photo d’une assemblée religieuse en train de prier intitulée «Oktoberfest 2025» insinuant par-là que les rites musulmans supplanteront les coutumes bavaroises d’ici 2025.
Conformément aux réquisitions du parquet
Le prévenu de 47 ans s’était présenté sans avocat à la barre fin septembre. Il avait reconnu les faits et s’était excusé. «Je n’ai rien contre les demandeurs d’asile», avait-il lancé avant d’ajouter que pour lui l’asile vaut seulement en temps de guerre. Il avait, par ailleurs, déclaré ne pas avoir agi par méchanceté. Or selon le parquet, le prévenu savait exactement ce qu’il faisait. «Il y a clairement incitation à la haine envers les demandeurs d’asile», avait estimé la représentante du ministère public. «Ses deux profils Facebook étaient complètement ouverts au public.»
Les diverses publications sur Facebook avaient été signalées à la plateforme Bee Secure. Une enquête avait été ouverte. Au cours du procès, le policier en charge du dossier avait indiqué que les profils Facebook en question existent toujours aujourd’hui. «Certaines des publications sont encore visibles.» Le prévenu avait tenté d’expliquer au tribunal qu’il n’arrivait plus à se connecter à ses différents comptes – «J’ai oublié mon mot de passe» –, c’est pourquoi il n’aurait pas pu effacer lesdites publications.
«Si on a deux comptes, on sait aussi comment on fait pour changer son mot de passe», avait répliqué la représentante du parquet avant de requérir neuf mois de prison à l’encontre du quadragénaire ne s’opposant toutefois pas à un éventuel sursis. Conformément aux réquisitions du parquet, le tribunal correctionnel a condamné, mardi, le quadragénaire à neuf mois de prison avec sursis. Il est placé sous le régims ee du sursis probatoire avec l’obligation de supprimer les publicationn question dans un délai d’un mois.
Fabienne Armborst