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Procès des éducatrices : le mystère de la «chaise magique»


Le procès des trois éducatrices n'a pas fini d'occuper la 18e chambre correctionnelle du tribunal d'arrondissement de Luxembourg. (Photo : Archives LQ)

Le procès des éducatrices poursuivies pour avoir ligoté des enfants dans un foyer scolaire a repris, mardi matin. Mais ce n’était pas pour longtemps…

Cela fait déjà sept journées d’audiences que le procès des trois éducatrices, poursuivies pour avoir attaché avec du ruban adhésif certains enfants prétendument trop agités de 5 à 8 ans à une chaise, piétine. Les faits reprochés aux prévenues, âgées aujourd’hui de 32 à 34 ans, remontent aux années 2008 et 2009 et s’étaient déroulés dans le foyer scolaire Gellé à Bonnevoie.

Le procès des trois éducatrices n’a pas fini d’occuper la 18e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg. Jusqu’à mardi, il avait déjà été suspendu à deux reprises et ce n’est pas fini.

Alors que mardi matin à la fin de l’audition des témoins, c’était enfin au tour des trois prévenues de venir s’expliquer à la barre, le procès a été suspendu, peu après 10h, à la demande de la défense. «On a un problème», s’est exclamé Me Gaston Vogel, l’avocat à la défense de l’une des éducatrices, en faisant référence aux listes de présence des enfants et du personnel dressées quotidiennement au foyer scolaire Gellé entre 2007 et 2009. «Nous devons consulter la vingtaine de classeurs.»

Les effectifs au foyer scolaire Gellé ont été discutés en long, en large et en travers au cours des débats. Lors de la sixième audience le 19 mai, la chargée de direction de l’époque, entendue comme témoin, avait émis des doutes sur la manière dont les statistiques de la Ville de Luxembourg, selon lesquelles le foyer Gellé respectait la norme en termes d’effectifs, étaient établies. Une déclaration qui avait fait bondir les avocats à la défense des trois prévenues. Sur-le-champ, ils avaient demandé qu’on leur communique les listes de présence en leur intégralité.

Le procès suspendu jusqu’à demain

Entretemps, le parquet a organisé ces dossiers. Or pour la défense, il n’est pas question d’entendre les prévenues avant la fin de l’instruction. Après une courte suspension, le tribunal a décidé donc de remettre l’affaire à demain pour permettre aux avocats de prendre connaissance des pièces. Pas sûr que ce compromis porte ses fruits. «J’aimerais bien regarder les listes en détail. Jusqu’à jeudi, je n’aurai pas le temps», a en effet annoncé Me Vogel.

Au tout début de l’audience, mardi, était de nouveau appelée à témoigner la chargée de direction du foyer scolaire Gellé de l’époque. Interrogée sur la mesure alternative de «la chaise magique», qui avait été évoquée à l’occasion d’une réunion des éducateurs fin octobre 2008, le témoin n’a pas su expliquer de quel type de chaise il s’agissait : «Je ne m’en souviens plus vraiment. C’était peut-être une chaise dans un coin de la salle.»

Le coordinateur des différents foyers scolaires de la Ville jusqu’à fin 2008, quant à lui, a évoqué le long chemin administratif à parcourir en cas de recrutement. À la question de savoir ce qu’auraient dû faire les éducatrices en présence d’un trublion dans leur classe, il a répondu ne pas vouloir juger le dossier qu’il ne connaît pas en détail. Mais il a cité la possibilité de la mesure d’exclusion. «Dans ma carrière, j’ai eu trois à quatre demandes d’exclusion. Elles ont été exécutées», a-t-il ajouté.

Fabienne Armborst

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