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Pétange : il a vendu quelques joints, mais jamais à des mineurs


Il cachait sa marijuana dans des bocaux de confiture.

Jérémie, 23 ans, est accusé d’avoir vendu de la drogue à deux mineurs à Pétange. Il assure leur avoir demandé de la conserver pour lui et ne pas s’être douté de leur jeune âge.

Le 30 juillet 2020, deux mineurs ont été interpellés à Pétange en possession d’un sachet contenant 24,6 grammes de marijuana. Aux policiers, ils ont juré que la drogue ne leur appartenait pas.

Un certain Jérémie, lui-même en cheville avec un certain Ricardo, leur aurait demandé de la surveiller. Après enquête, les policiers pensent cependant que Jérémie a pu leur vendre la drogue qu’il se serait procurée auprès de Ricardo.

Un enquêteur explique que ce jour-là, après avoir mené des «petits contrôles depuis le début de l’été», la police avait procédé à une opération d’envergure entre la rue de la Chiers et l’avenue de la Libération. Le skatepark et l’aire de jeux étaient particulièrement visés, car théâtres d’un trafic de stupéfiants touchant des Pétangeois de plus en plus jeunes. À la barre de la 7e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg hier matin, le policier s’est souvenu avoir vu une gamine de 12 ans fumer un joint et avoir trouvé un sachet de marijuana sur un jeune de 14 ans. «Cela allait beaucoup trop loin», insiste-t-il.

Il raconte avoir observé des jeunes se disperser à l’arrivée des forces de l’ordre aux abords de l’école du parc ce jour-là. «Deux jeunes ont sauté derrière une haie pour récupérer un sac en plastique noir avant de s’enfuir à la suite des autres», raconte le policier.

Le duo a été pris en chasse à travers tout le quartier avant de pouvoir être arrêté. L’un des deux venait de se débarrasser du sachet. Jérémie et Ricardo ont quant à eux été repris près du pont qui surplombe la Chiers entre Linger et Pétange. Non loin d’eux, les policiers ont trouvé trois sachets de marijuana. «Les deux jeunes ont prétendu qu’ils ne leur appartenaient pas», déclare le policier.

Pas question pour autant de se laisser berner. Le parquet a ordonné une perquisition à leurs domiciles. Celle dans la chambre de Ricardo s’est avérée très fructueuse. «Sous son lit, nous avons trouvé des bocaux, comme des bocaux à confiture. Ils étaient vides, mais quand nous les avons ouverts, une odeur caractéristique de marijuana s’en est échappée.»

Les policiers ont également trouvé de l’argent liquide planqué dans des boîtiers de DVD et d’autres bocaux pleins de marijuana, cette fois dans un coffre-fort caché dans une armoire.

De mi-juin à mi-juillet

Ricardo, qui avait 25 ans au moment des faits, est suspecté de se livrer à ce petit commerce depuis au moins deux ans. «Je ne suis pas innocent», a-t-il reconnu dans un courrier adressé à la chambre correctionnelle. Il a bien un peu trafiqué, mais n’aurait jamais sciemment vendu de drogue à un mineur. Jérémie non plus.

«Lors de leurs interrogatoires, ils n’ont pas nié consommer, mais n’ont jamais avoué avoir acheté ou vendu des stupéfiants. Ils disaient dépanner ou prêter à des amis», ajoute le policier. Entretemps, les deux jeunes hommes ont revu leurs témoignages.

Jérémie a reconnu avoir vendu «deux à trois joints par semaine à 5 euros» pendant quelques semaines «de fin juin à fin juillet 2020» à des connaissances. Me Gomes Matos, qui représentait Ricardo, a expliqué que son client avait commencé à vendre des stupéfiants en janvier 2020 pour financer sa propre consommation, sous-entendant que le jeune homme n’était pas un gros poisson.

Le parquet lui reproche cependant un peu plus. Sa représentante a requis une peine de 15 mois de prison à son encontre et une amende appropriée. Elle ne s’est pas opposée à un sursis.

Idem pour Jérémie à l’encontre duquel elle a requis une peine de 9 mois de prison et une amende appropriée. «Le parquet veut bien croire qu’il n’a pas vendu le sachet aux jeunes mineurs le 30 juillet 2020», a-t-elle conclu. Pour les joints, c’est une autre histoire.

Le prononcé est fixé au 7 novembre.

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