La moitié de la peine est assortie d’un sursis probatoire. Déjà en début d’année, le trentenaire avait été condamné pour le même genre d’infraction.
Le trentenaire n’est pas un inconnu de la justice. Cette fois-ci, le parquet lui reprochait d’avoir diffusé, en octobre 2015, sur Facebook des messages à caractère pédopornographique et fait des propositions sexuelles implicites à une mineure de 13 ans. En décembre 2015, il avait envoyé des messages pédopornographiques à une mineure de 17 ans.
Dans son jugement prononcé jeudi, la 16 e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement n’a pas suivi les réquisitions du parquet sur toute la ligne. Outre une amende dissuasive, le représentant du ministère public avait requis 24 mois de prison assortis éventuellement d’un sursis probatoire partiel à l’encontre du prévenu afin que ce dernier se fasse soigner à sa sortie de prison.
Jeudi après-midi, le tribunal l’a finalement condamné à 36 mois de prison, dont 18 assortis d’un sursis probatoire avec l’obligation d’un traitement. L’ancien éducateur écope également d’une amende de 1 000 euros.
À la barre, lors de son procès il y a deux semaines, le prévenu de 38 ans avait reconnu les faits, mais expliqué souffrir d’un trouble de la sexualité. En octobre et décembre 2015, il avait envoyé des messages pédopornographiques à deux mineures âgées à l’époque de 13 et 17 ans. « Cela s’est passé parce que j’étais à la maison. À cause de l’affaire en cours, je ne voyais presque personne. Mon mode échappatoire était internet », avait-il expliqué en indiquant vouloir suivre une thérapie.
Ce n’est en effet pas la première fois que le prévenu se retrouvait devant la justice pour ce genre d’infraction. En 2001, il avait été condamné pour détention de matériel pédopornographique. Il avait écopé de 15 mois de prison avec sursis et d’une interdiction de s’occuper d’enfants pendant dix ans. Or cela ne l’avait pas empêché de suivre des études en vue d’obtenir son diplôme d’éducateur et d’occuper un poste d’éducateur dans l’école publique en 2010.
En octobre 2014, il avait été suspendu de ses fonctions. Son deuxième procès s’était ouvert début 2016. Poursuivi cette fois-ci pour détention de matériel pédopornographique (440 images et 409 films) et attentat à la pudeur sur une fillette de 4 ans dans une école de l’éducation précoce, dans le centre du pays fin avril 2014, l’ancien éducateur avait été condamné à quatre ans de prison, dont trois avec sursis, le 25 février 2016. Placé sous le régime du sursis probatoire pour une durée de cinq ans, il avait l’obligation de suivre un traitement psychiatrique. Il avait également écopé d’une interdiction de travailler avec des mineurs pendant dix ans.
À Schrassig depuis mars 2016
« C’est la troisième fois qu’on enquête sur lui », avaient récapitulé les enquêteurs de la police judiciaire, section de la protection de la jeunesse lors de son troisième procès mi-novembre. Ils expliquaient que c’est la compagne du trentenaire qui les avait contactés pour signaler qu’il continuait à envoyer des messages à des mineurs sur Facebook. Sur une clé USB, elle avait remis aux policiers ces discussions pédopornographiques qu’elle avait copiées. Le 16 mars 2016, les enquêteurs avaient effectué une perquisition au domicile du trentenaire. Ce dernier n’avait rien contesté. Depuis mars 2016, il est détenu au centre pénitentiaire de Schrassig.
Lors de son audition devant le juge d’instruction, il avait déclaré : « À cause de mon métier d’éducateur, je suis habitué à parler aux jeunes personnes .» Il avait exprimé son intérêt sexuel pour les filles pubères. « Pour la mettre à l’aise, je lui ai raconté un secret inventé. »
Outre la peine de prison, le trentenaire a écopé hier d’une interdiction d’exercer une activité professionnelle, bénévole ou sociale impliquant un contact habituel avec des mineurs pendant dix ans.
À noter que lors de son procès mi-novembre, l’éducateur suspendu depuis deux ans indiquait avoir été révoqué le mois dernier.
Fabienne Armborst