Outre la peine de réclusion, le tribunal de Luxembourg a prononcé, mercredi, contre le quadragénaire, une interdiction de dix ans d’exercer une activité avec des mineurs.
Le parquet reprochait au quadragénaire la détention et la fabrication de matériel pédopornographique, ainsi que des attouchements sur mineures. Dans le cadre d’une perquisition effectuée le 17 avril 2015, les enquêteurs étaient tombés sur 565 photos et 34 films à caractère pédopornographique sur son ordinateur et ses clés USB.
Lors de son audition devant la police judiciaire, le quadragénaire expliquait que cela fait cinq ans qu’une à deux fois par semaine, il recherchait du matériel pédopornographique sur des bourses d’échanges sur internet. Le dossier ne s’était toutefois pas arrêté là et avait pris une toute nouvelle tournure. Car quand les enquêteurs lui avaient demandé s’il avait déjà lui-même fait des photos de mineures, il avait répondu par l’affirmative. L’enquête avait révélé que, dès octobre 2007, il avait fabriqué du matériel pédopornographique. Sa première victime : la fille de sa compagne, âgée à l’époque de 14 ans.
La deuxième série de faits que le parquet reprochait au prévenu se situait après sa séparation avec sa compagne. La première photo datée qui figure dans le dossier est de début 2012 et concerne une amie de la propre fille du prévenu. Âgée à l’époque de 9 ans, elle accompagnait son amie chez son père quand celle-ci lui rendait visite.
D’après l’enquêteur, il y avait plusieurs catégories de photos. Sur certaines, la mineure est en train de poser en sous-vêtements (que le quadragénaire avait préalablement découpés afin de photographier les parties intimes), sur d’autres elle dormait et subissait des attouchements. Parallèlement à la réalisation de photos à caractère pédopornographique, le parquet reprochait au prévenu d’avoir commis des attentats à la pudeur.
Face à l’expert psychiatre, le quadragénaire s’était décrit comme « victime ayant été séduite ». « On peut retenir la pédophilie. Il se distancie de tout et dit qu’il ne peut pas s’imaginer que les enfants aient subi des dommages », avait conclu l’expert qui constate également le manque d’autocritique du quadragénaire. « Il y a un certain risque de passage à l’acte », avait ajouté l’expert qui n’exclut pas non plus un risque de récidive.
«C’est un danger pour les enfants»
À la barre, le prévenu en aveu n’a pas contesté les faits qu’on lui reproche : « J’aimerais m’excuser auprès des trois enfants et de la famille du fait que j’ai profité de la situation. » Depuis le 10 juin 2015, il se trouve en détention préventive. « C’est un trouble à l’ordre public, un danger pour les enfants », avait estimé le premier substitut, Anouk Bauer. Dans son réquisitoire, elle avait soulevé le jeune âge des victimes, la quantité des faits, la durée des infractions et leur aggravation dans la durée : « Il va toujours plus loin. Il exploite l’enfant pour ses propres besoins. »
Conformément aux réquisitions du parquet, la chambre criminelle du tribunal d’arrondissement a condamné mercredi le prévenu de 46 ans à huit ans de réclusion, dont trois avec sursis, et à une amende de 1 000 euros. Il est placé sous le régime du sursis probatoire pour la durée de trois ans avec l’obligation de se soumettre à un traitement psychiatrique et d’indemniser la partie civile. À cette dernière, il doit verser 5 000 euros de dommages et intérêts.
Pour rappel, l’avocate de la partie civile représentant la plus jeune victime, avait réclamé 10 000 euros pour le préjudice moral. Enfin, le quadragénaire écope d’une interdiction pour une durée de dix ans d’exercer une activité impliquant un contact habituel avec des mineurs.
Fabienne Armborst