Le ministère de la Justice a renoncé à poursuivre pénalement le policier accusé d’avoir asphyxié un homme noir lors d’une interpellation musclée en juillet 2014 à New York, selon plusieurs médias américains, alors que le délai légal arrive à son terme.
Sollicité par l’AFP, le bureau du procureur fédéral de Brooklyn, Richard Donoghue, qui a suivi le dossier, s’est refusé à tout commentaire. Une conférence de presse est prévue à 11 h, heure locale à New York.
La décision du ministère de la Justice signifie que Daniel Pantaleo, l’officier de police en cause, ne fera l’objet d’aucune poursuite pénale. Car avant que le gouvernement renonce mardi à inculper le policier au niveau fédéral, un grand jury avait déjà décidé, en décembre 2014, que les éléments n’étaient pas suffisants pour justifier un procès devant un tribunal de l’Etat de New York.
« I can’t breathe »
Le 17 juillet 2014, Eric Garner (43 ans) avait été violemment plaqué au sol par des policiers qui le soupçonnaient de vendre illégalement des cigarettes dans une rue du quartier de Staten Island. Obèse et asthmatique, Garner, qui refusait d’être interpellé mais n’était pas armé, avait perdu connaissance, alors que cinq hommes s’employaient à le menotter, avant de décéder.
Les images de l’interpellation, filmées par un ami et mise en ligne peu après, avaient fait le tour du monde et provoqué un vif émoi. On y entend Eric Garner répéter « Je ne peux pas respirer » (« I can’t breathe »). Sa mort, qualifiée d’homicide par le médecin légiste, avait donné de l’élan au mouvement alors naissant « Black Lives Matter » (les vies noires comptent), qui dénonçait les violences policières ciblant des hommes noirs non armés.
Daniel Pantaleo, qui est toujours en fonction même s’il n’est plus sur le terrain, a fait l’objet d’un procès disciplinaire en mai et juin, mais il s’agit d’une procédure interne à la police de New York. L’officier risque, au maximum, un licenciement. La décision n’a pas encore été rendue.
Lors du procès disciplinaire, les avocats de Daniel Pantaleo ont affirmé que le décès n’était pas lié à un étranglement, mais à la santé défaillante d’Eric Garner.
LQ/AFP