Ils s’y étaient pris comme des manches pour commettre une arnaque à l’assurance. Six pieds nickelés ont été condamnés.
Le plan était pourtant simple : mettre le feu à une salle de sport pour toucher l’argent de l’assurance. Argent qui devait servir à renflouer les dettes de Serge. Oui mais voilà, le plan a échoué malgré deux tentatives.
Par le biais d’intermédiaires, Serge a recruté Kamel, un toxicomane sans domicile fixe, pour s’acquitter de la sale besogne. Le premier soir, Kamel ne parvient pas à s’introduire dans la salle située à Sandweiler, alors le lendemain, il obtient la clé du local. Sur les images de vidéosurveillance du lieu, on le voit déverser de l’essence au sol, puis essayer de bouter le feu. À part les gants qu’il portait, rien ne prend feu. Kamel se précipite à l’extérieur avant de rentrer à nouveau pour essayer une nouvelle fois d’allumer des agrès. Un foyer prend et s’éteint presque aussitôt.
Dès le lendemain, les enquêteurs trouvent suspecte l’attitude de Serge. Un contrôle de sa comptabilité finira de les convaincre que le jeune homme a quelque chose à se reprocher et qu’il n’est sans doute pas le seul. Outre les deux intermédiaires, son père et une amie de ce dernier sont également mêlés à l’affaire. Serge avait investi des fonds dans une pyramide de Ponzi, pensant sauver son commerce. Son père voulait l’aider à récupérer l’argent. Il avait donné à son amie de quoi lui payer un homme de main, pensant «qu’il la rembourserait». Au lieu de cela, Serge a préféré mettre le feu.
Dépassement du délai raisonnable
La 12e chambre criminelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg l’a condamné hier à une peine de réclusion de huit ans, dont quatre assortis d’un sursis probatoire, ainsi qu’à la destitution de tous ses titres et fonctions et des droits énumérés à l’article 11 du code pénal pour une durée de dix ans. Kamel et un des intermédiaires écopent de 5 ans de prison ferme et les trois autres protagonistes de 5 ans de prison assortis du sursis intégral ainsi que des mêmes destitutions que Serge.
Des peines inférieures à celles requises par le parquet, qui avait demandé une peine de 13 ans de réclusion criminelle «avec la plus grande partie ferme» à l’encontre de Serge pour destruction des biens immobiliers d’autrui, tentative d’incendie volontaire, fausse déclaration de sinistre et escroquerie, ainsi que 11 ans de prison contre les deux intermédiaires, 10 ans contre le père et son amie et 5 ans contre Kamel, «le dindon de la farce». Le tribunal a retenu le dépassement du délai raisonnable.